Dans une interview accordée au journal britannique du Guardian, Alia Ghanem, la mère d’Oussama Ben Laden s’est exprimée ce vendredi 3 août sur son fils, ancien leader d’Al-Qaïda.
Elle avait jusqu'à présent préféré garder le silence sur l’histoire de la famille Ben Laden. « Plusieurs jours de négociations ont été nécessaires pour la convaincre » explique le journaliste qui a rencontré la mère du responsable des attentats du 11-Septembre.
Longtemps protégée et condamnée au silence par le gouvernement saoudien, la famille du terroriste, mort lors d’un raid américain en 2011 au Pakistan, reste aujourd’hui l’une des familles les plus riches d’Arabie Saoudite. Pour cette interview, un gardien du gouvernement saoudien était d’ailleurs présent dans la pièce sans toutefois « tenter d’influencer la conversation », précise le journal britannique.
Les gens de l'université l'ont changéAlia Ghanem, mère d'Oussama Ben Laden
Pour Alia Ghanem, l’histoire d’Oussama en tant que terroriste islamique débute à l’université de Djeddah où l’islamiste étudiait l’économie. « Les gens de l’université l’ont changé. Il était un très bon enfant jusqu'à ce qu'il rencontre des gens qui lui ont fait subir un lavage de cerveau » explique-t-elle. « Je lui disais toujours de rester loin d'eux, et il ne me disait jamais ce qu'il faisait, parce qu'il m'aimait tellement. »
C’est d’ailleurs durant ses études qu’Oussama rencontrera Abdullah Azzam, un membre des Frères musulmans, devenu le conseiller spirituel de fils Ben Laden.
Le cerveau présumé des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis était « quelqu’un de timide et de très bon à l’école. C’était un bon enfant » selon sa mère. « Au départ, nous étions très fiers de lui. Même le gouvernement saoudien le traitait d'une manière très noble et respectueuse. Et puis est venu Oussama le moudjahid. »
Oussama jihadiste ? « Ça ne m’a jamais traversé l’esprit »
Sa mère a-t-elle déjà soupçonné son fils de devenir un jihadiste ? « Ça ne m’a jamais traversé l’esprit », affirme-t-elle avant de préciser qu’elle a vu son fils « pour la dernière fois en Afghanistan en 1999 ».
Également présent durant cet entretien, les demi-frères d’Oussama nuancent les propos de la mère du terroriste. « Cela fait maintenant 17 ans (depuis le 11 septembre) et elle reste dans le déni d'Oussama », dit Ahmad. « Elle l'aimait tellement et refuse de le blâmer. Au lieu de cela, elle blâme ceux qui l'entourent. Elle ne connaît que le bon côté garçon, le côté que nous avons tous vu. Elle n'a jamais connu le côté jihadiste. »