Les résultats financiers d'Air France-KLM ont été lourdement affectés par les grèves du printemps, dont le coût est évalué à 335 millions d'euros, mais le groupe franco-néerlandais en quête d'un nouveau patron a réussi à rester dans le vert au deuxième trimestre grâce à hausse du trafic passagers.
Le bénéfice net est de 109 millions d'euros sur la période allant d'avril à juin, en très fort recul par rapport à la même période l'an dernier, même si la comparaisan est mal aisée. En effet, le bénéfice net du deuxième trimestre 2017 était de 593 millions d'euros, mais ce chiffre est exceptionnellement gonflé de 254 millions d'euros du fait d'un changement de normales comptables.
Le chiffre d'affaires est stable au deuxième trimestre, à 6,6 milliards d'euros. La compagnie a enregistré une hausse de 0,8% à 26 millions du nombre de passagers transportés entre avril et juin. Elle a aussi profité d'une hausse de sa recette unitaire.
«L'environnement a été plutôt meilleur que ce qu'on attendait», a commenté le directeur financier, Frédéric Gagey. «On a plutôt été contents de l'environnement de demande de transport aérien, on a une recette unitaire à +1,7%», portée par la performance du trafic premium.
Une satisfaction partagée à la Bourse de Paris, où l'action Air France-KLM gagnait près de 7% dans les premiers échanges.
«En substance, KLM, malgré les éléments contraires (pétrole, changes, NDLR), maintient son résultat, et du côté d'Air France, on a une baisse qui est légèrement inférieure à l'impact de la grève», a résumé Frédéric Gagey. Au cours du seul 2è trimestre, l'impact des grèves est évalué à environ 260 millions d'euros.
A cela s'ajoute la bonne performance de Transavia : la compagnie low-cost du groupe a transporté 4,6 millions passagers (+5,2%) et vu sa recette unitaire progresser de 4,5%.
Poursuite de la stratégie de partenariats
Le conflit chez Air France, 15 journées de grève de février à juin, a conduit à la démission en mai du PDG Jean-Marc Janaillac : il avait mis son poste dans la balance lors d'une consultation du personnel sur une proposition d'accord de revalorisation salariale, rejetée par les salariés.
Son successeur devrait être désigné à la rentrée. La direction a indiqué mi-juillet que le processus de recrutement de la nouvelle direction du groupe «devrait être finalisé dans les prochaines semaines» avec une «mise en place effective en septembre».
Interrogé sur ce processus, Frédéric Gagey a indiqué qu'il «suit son cours», sans plus de détails. «Le management n'est pas directement impliqué, ce qui est normal», a-t-il souligné.
«Nous attendons une nouvelle gouvernance, c'est le rôle de la nouvelle gouvernance de résoudre cette question», a-t-il ajouté en référence au climat social au sein d'Air France. L'intersyndicale a menacé la semaine dernière de «reprendre» en septembre le conflit sur les salaires si aucun accord sur les rémunérations n'est conclu d'ici la rentrée.
En attendant, Air France-KLM poursuit sa stratégie de partenariats. Elle a engagé des discussions avec la compagnie espagnole Air Europa afin de développer une coentreprise entre l'Europe et l'Amérique Centrale et du Sud afin de «renforcer leur position commune sur ce réseau».
La croissance de capacité de Transavia a été revue à la hausse pour 2018, avec une fourchette visée de +8% à +9%, «en légère accélération pour bénéficier du dynamisme de la demande».
Enfin, le coût du prix de carburant va peser plus lourd que prévu. Air France-KLM a revu à la hausse sa prévision de facture de carburant, désormais attendue en augmentation de 450 millions d'euros pour 2018 par rapport à 2017.