Apple pourrait devenir la première entreprise cotée à atteindre le seuil symbolique des 1.000 milliards de capitalisation boursière, à la faveur de la publication de ses résultats trimestriels mardi, attendus une nouvelle fois en forte hausse.
Mais tout signe négatif dans cette publication est susceptible d'éloigner cette perspective, que ce soit des ventes d'iPhone décevantes ou des signes montrant que la firme à la Pomme pourrait pâtir de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, un de ses principaux marchés.
Apple est déjà l'entreprise privée la plus chère du monde et elle a fini lundi la séance boursière avec une capitalisation de 933,43 milliards de dollars.
Son titre a fini en repli de 0,56% à 189,91 dollars dans un marché en nette baisse : l'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, lâchant 1,39%.
La compagnie d'Etat chinoise PetroChina avait brièvement franchi le cap des 1.000 milliards en 2007 lors de son introduction en Bourse mais était vite redescendue.
Pour atteindre les 1.000 milliards de dollars, il faudrait que le titre d'Apple prenne au moins 7% par rapport à la clôture de lundi.
Le secteur technologique, qui apparaît souvent comme une valeur refuge, pâtit en particulier des résultats décevants de Facebook publiés la semaine dernière qui lui ont fait perdre près de 20% en Bourse dans la foulée.
Mais Apple, qui dévoile des résultats record trimestre après trimestre, pourrait tirer son épingle du jeu si ses résultats, prévus vers 20H30 GMT mardi, sont considérés comme particulièrement bons.
Les analystes tablent notamment sur un chiffre d'affaires de 52,34 milliard de dollars pour le troisième trimestre de son exercice décalé.
Guerre commerciale
Le groupe avait dit début mai tabler sur un chiffre d'affaires situé entre 51,5 et 53,5 milliards de dollars.
Le nombre d'iPhone vendus sera aussi scruté de très près, après un total inférieur aux attentes au deuxième trimestre avec 52,2 millions d'unités écoulées.
Notamment grâce à des modèles aux prix de plus en plus élevés (iPhone 8 et iPhone X lancés en 2017), le groupe avait néanmoins dégagé un bénéfice net de 13,82 milliards de dollars, en hausse de plus de 25%, pour un chiffre d'affaires en hausse de plus de 15% à 61,14 milliards.
Le géant, qui cherche à se diversifier tant il est financièrement dépendant de l'iPhone, avait aussi affiché une progression de 31%, à 9,2 milliards de dollars, des recettes tirées des «services» (iTunes Store, Apple Music, Apple Pay...)
Autre atout pour Apple : il est largement épargné par les principales polémiques qui entourent d'autres groupes technologiques, à commencer par Facebook et le scandale Cambridge Analytica autour des données personnelles.
Le groupe a aussi l'habitude d'annoncer de vastes programmes de rachats d'actions (100 milliards de dollars encore annoncés en mai), ce qui a pour effet de faire monter le titre.
En revanche, les analystes chercheront à savoir si Apple pourrait d'une façon ou d'une autre faire les frais de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, pays dont la firme de Cupertino (ouest) est très dépendante.
Outre un chiffre d'affaires de plus de 13 milliards de dollars réalisés dans ce pays au deuxième trimestre, Apple y fait assembler la plupart de ses appareils.