Scandale aux Etats-Unis. MGM Resorts, propriétaire de l'hôtel d'où a tiré l'auteur du massacre de Las Vegas, a porté plainte contre 1.000 victimes de la fusillade la plus meurtrière de l'histoire récente des Etats-Unis. Une décision qui a suscité une levée de boucliers.
Quelque 2.500 personnes -dont des survivants et des familles de victimes- avaient poursuivi ou dit vouloir poursuivre le groupe hôtelier pour négligence. En réponse, MGM Resorts a répliqué par une plainte déposée vendredi dans le Nevada et au tribunal fédéral de Los Angeles, demandant l'abandon des poursuites à son encontre.
Disant s'appuyer sur une loi fédérale (le «Safety Act»), le groupe affirme ne pas pouvoir être juridiquement tenu responsable de l'attaque car, avec l'organisateur du concert Live Nation, il a confié la sécurisation de l'événement à l'entreprise CSC, certifiée par le département de la Sécurité Intérieure (DHS).
Safety Act, loi votée après les attentats du 11 septembre 2001, stipule que le gouvernement fédéral est en dernier ressort responsable si des attaques de masse impliquent des organisations qui ont embauché des société de sécurité certifiées par le DHS.
MGM Resorts a eu beau préciser dans sa plainte qu'il ne cherchait pas à obtenir de l'argent par cette procédure et qu'il veut juste qu'elle soit jugée par les tribunaux fédéraux en vertu de la loi Safety Act, sa démarche a fait scandale.
Le 1er octobre, un Américain de 64 ans avait ouvert le feu sur le public d'un concert en plein air, tuant 58 personnes et en blessant environ 800. Le tireur s'était retranché dans une chambre au 32ème étage de l'hôtel Mandalay Bay Resort and Casino, où il avait installé un arsenal, et s'est suicidé en retournant son arme contre lui avant l'arrivée de la police.