Un mammifère marin tué par des chasseurs islandais dans la nuit du 7 au 8 juillet pourrait être une baleine bleue, une espèce protégée très rare qui n'avait pas subi un tel sort depuis un demi-siècle.
L'hypothèse scandalise les défenseurs de l'environnement, déjà remontés contre la récente autorisation de Reykjavik de chasser les rorquals communs, à contrecourant du consensus international pour la protection de ces animaux.
L'organisation Hard To Port, qui a signalé la mort de la baleine, a noté que celle-ci, de la taille d'un bus, présentait les principales caractéristiques d'une baleine bleue, le plus grand mammifère au monde : un ventre plus sombre, des fanons noirs et une peau aux reflets bleutés.
Honte pour l'Islande : une des dernières baleines bleues harponnées. Une espèce menacée et classée en danger critique d'extinction par l'UICN. 1/2#whaling #Iceland #BlueWhale https://t.co/KnojG8uCgH pic.twitter.com/vCtbHp4Z6A
— Sea Shepherd France (@SeaShepherdFran) 11 juillet 2018
Des tests ADN sont nécessaires pour vérifier qu'il s'agit bien d'un animal de cette espèce, et non d'un croisement avec un rorqual commun. Le cas échéant, il s'agirait de la première baleine bleue tuée en 50 ans. L'espèce est en effet protégée depuis 1966. Elle ne compte plus que 10 000 à 25 000 spécimens, contre 250 000 au début du XXe siècle.
La baleine signalée est la 22e tuée depuis la réautorisation de la pêche baleinière en Islande, il y a un mois. Les précédentes victimes étaient des rorquals communs, également jugés menacés par les instances internationales de protection de l'environnement, et destinés à l'industrie agroalimentaire japonaise. Tokyo est d'ailleurs soupçonné d'œuvrer à l'annulation du moratoire international contre la chasse à la baleine.