Les Coréens vont pouvoir souffler, un peu. Depuis le 1er juillet, la durée légale du temps de travail hebdomadaire est officiellement passée de 68 heures à 52 heures.
La loi s'applique dans un premier temps au grandes compagnies, et sera ensuite élargie à toutes les entreprises.
La réduction de la durée du temps de travail constituait l'une des principales promesses de campagne du président Moon Jae-In, élu en mai dernier. Il a également mis en place une augmentation de 16% du salaire minimum.
Le passage aux 52 heures s'était heurté à une vive opposition des patrons, mais a été considéré comme indispensable à l'amélioration des conditions de vie des citoyens sud-coréens, mais aussi à la création de nouveaux emplois et à une amélioration de la productivité.
Une durée de travail «inhumaine»
Chun Hyun-back, le ministre de la Famille, avait estimé récemment que la semaine de 68 heures était «inhumainement longue». Le pays a l'une des semaines de travail les plus longues parmi les membres de l'OCDE, dépassé seulement par le Mexique. Les Coréens du Sud travaillent ainsi près de 10 semaines de plus par an par rapport à
La culture du travail jusqu'à l'épuisement était née en Corée du Sud au moment du boom économique des années 1980 - 1990, et a provoqué depuis une vague de mal-être au sein de la population. La Corée du Sud est le pays de l'OCDE qui enregistre le plus fort taux de suicide, avec 25,6 personnes ayant perdu la vie ainsi sur 100.000. Le gouvernement espère faire baisser ce taux à 17 pour 100.000 d'ici 2022.
Le fait de travailler de manière excessive a également provoqué une chute de la natalité, avec seulement 1,2 enfants par femme, le taux le plus faible du monde.
Et alors que plusieurs cas d'épuisement au travail aboutissant parfois à des décès ont été recensés, la baisse de le durée légale du travail doit permettre d'améliorer le quotidien des Sud-Coréens.