Quinze personnes au moins sont mortes et plus de 70 autres ont été blessées dans la nuit de mercredi à jeudi dans l'incendie du plus grand marché à ciel ouvert de la capitale kényane Nairobi, où d'innombrables étals de bois et de bâches en plastique ont été détruits.
«Nous avons perdu 15 personnes dans cette tragédie ce matin», a déclaré à la presse Kangethe Thuku, le coordinateur pour les questions de sécurité du comté de Nairobi.
«Nous tentons d'établir les causes de cet incendie», a-t-il ajouté alors que les médias kényans rappelaient que le marché de Gikomba, dans l'est de Nairobi, a subi de nombreux incendies ces dernières années, provoqués notamment par des installations électriques artisanales.
L'incendie s'est déclaré vers 02H00 du matin dans un dépôt de bois du marché, a précisé le chef de la police de Nairobi, Robinson Thuku, ajoutant qu'au moins quatre enfants figurent parmi les victimes.
L'incendie s'est propagé à des bâtiments adjacents, notamment résidentiels, alors que plus de 70 personnes étaient soignées, principalement à l'hôpital Kenyatta, le plus grand hôpital public de la ville, pour des brûlures ou pour l'inhalation de fumées.
Plusieurs personnes étaient par ailleurs portées disparues.
A l'hôpital Kenyatta, Betty Kaveke arpentait les couloirs à la recherche de ses enfants. «Pour le moment, je n'ai retrouvé que celui de 14 ans, je n'ai vu les autres nulle part et notre maison est détruite», désespérait-elle.
Un policier a indiqué à l'AFP que les services de secours continuaient leurs recherches jeudi matin. «Nous tentons d'accéder à certaines parties (du marché) où il y a une épaisse fumée» et où se trouvent «des câbles électriques sous tension».
«Je suis fini»
Les autorités avaient des difficultés jeudi à contenir les propriétaires d'échoppes qui tentaient de s'approcher et de récupérer ce qui pouvait l'être malgré la présence d'une épaisse fumée et les nombreuses explosions de bonbonnes de gaz entendues sur place.
Des images publiées par la presse locale montraient des centaines de personnes à quelques mètres à peine de flammes et volutes de fumée s'échappant d'étals carbonisés.
«C'était ma vie, je ne sais pas par où commencer», pestait Maggy Njeri, une vendeuse de vêtements de seconde main, en larmes. «J'ai perdu une cargaison d'une valeur de 1.400.000 shillings (12.000 euros) que j'avais achetée hier et que je n'avais même pas encore déballée».
Vincent Kimani tenait, lui, à la main une liasse de billets brûlés qu'il avait laissés dans son échoppe. «Que voulez-vous que je dise, vous pouvez voir que je suis complètement fini».
De nombreux pompiers, ainsi que l'armée kényane, ont été dépêchés sur les lieux, notamment pour récupérer neuf corps se trouvant dans un bâtiment jouxtant le marché et vers lequel s'est propagé l'incendie.
«Nous ne savons pas quels produits chimiques il y a à l'intérieur ou s'il y a des bonbonnes de gaz. Nous voulons d'abord nous en assurer» avant d'entrer dans le bâtiment, a expliqué Robinson Thuku.
Connu principalement pour la vente de vêtements et chaussures d'occasion, le marché de Gikomba a subi plusieurs incendies ces dernières années, le dernier remontant à octobre 2017.
En mai 2014, 10 personnes étaient par ailleurs décédées, toujours à Gikomba, dans un double attentat à la bombe attribué aux islamistes somaliens shebab, affiliés à Al-Qaeda.