La France et l’Italie ont évité de justesse la crise diplomatique, en décidant ce jeudi 14 juin de maintenir la rencontre prévue vendredi entre les dirigeants Emmanuel Macron et Giuseppe Conte, à Paris.
Rome avait menacé de l’annuler après les critiques de l’Élysée à l’encontre de sa décision concernant le navire humanitaire Aquarius, transportant 629 migrants, en début de semaine. Le bateau, refusé par l’Italie, se dirige finalement vers l’Espagne, où il devrait arriver samedi soir. Mais cette accalmie n’est en rien une solution à la crise migratoire, sur laquelle les Européens restent très divisés, à deux semaines d’un sommet des 27 sur ce sujet.
Des divisions au sein même des pays
À l’intérieur même des pays, des dissensions se font jour, comme en Allemagne, où la chancelière Angela Merkel est en conflit ouvert avec son très conservateur ministre de l’Intérieur, Horst Seehofer. Fait rare, le Bundestag a suspendu ce jeudi sa séance pour organiser des réunions de crise.
De fait, depuis le premier naufrage majeur à Lampedusa en 2013, l’Union européenne n’est pas parvenue à s’accorder sur une politique de répartition des migrants, laissant la Grèce et l’Italie faire face à des arrivées massives. Un statu quo à l’origine de situations catastrophiques, entre centres de rétention surpeuplés et tentatives de migration de plus en plus périlleuses.
La justice hongroise a ainsi condamné ce jeudi à 25 ans de prison ferme quatre passeurs, responsables de la mort par asphyxie de 71 clandestins dans un camion frigorifique, en 2015.