S’il ne sera pas sur le terrain, Vladimir Poutine aura tout de même beaucoup à gagner dans cette Coupe du Monde.
Dans un contexte diplomatique tendu, entre conflit en Ukraine, guerre en Syrie et affaire Skripal, cette compétition internationale est en effet l’occasion pour le président russe de redorer l’image du pays, et la sienne. «Il va pouvoir s’affirmer comme un grand leader du monde actuel, mais aussi se constituer une image plus bienveillante, charismatique sans être autoritaire», explique Jean-Baptiste Guégan, auteur de «Football Investigation, les dessous du football en Russie» (Bréal).
La semaine dernière, lors d’un discours télévisé, il a d’ailleurs rompu quelques instants avec son image dure en affichant son «immense joie et [son] grand honneur» de recevoir «la grande famille du football» pour une «fête remplie de passion et d’émotion».
Une économie boostée ?
Mais au-delà de l’image diplomatique, la Coupe du Monde est également un enjeu économique pour Vladimir Poutine. Avec près de 600 000 visiteurs étrangers attendus, le président espère que l’événement donne un coup de pouce aux finances du pays alors que la reprise, après des années de crise, reste encore timide. Selon le maire de Moscou, le tourisme de la capitale devrait augmenter de 10 % durant ce mois de compétition.
Mais la situation pourrait ne pas être aussi positive pour d’autres villes hôtes comme Saransk ou Volgograd, plus reculées. Déterminé à accueillir les devises étrangères, Poutine a toutefois préparé le terrain, assurant que la Coupe «est aussi l’occasion de connaître la Russie [...] son identité, sa culture, son histoire unique, sa diversité naturelle, son peuple hospitalier, sincère, amical».