Emmanuel Macron a «déploré» jeudi l'application par les Etats-Unis d'importants tarifs douaniers sur l'acier et l'aluminium importés de l'Union européenne, la qualifiant d'«illégale» et d'«erreur».
Les Etats-Unis ont en effet décidé ce jeudi de ne pas prolonger l'exemption temporaire qu'ils avaient accordée à l'Union européenne jusqu'à jeudi minuit en instaurant des taxes de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium. Le Mexique et le Canada - les deux partenaires de l'accord de libre-échange nord-américain (Aléna) dont la renégociation, entamée il y a dix mois, peine à aboutir - sont également concernés par ces barrières douanières.
C'est le secrétaire au commerce de Donald Trump, Wilbur Ross, qui l'a annoncé plus tôt dans l'après-midi. Le président français a indiqué à des journalistes qu'il s'entretiendrait «dans la soirée» avec son homologue américain Donald Trump.
Des ripostes à venir
Angela Merkel a également qualifié d'«illégales» les taxes que les Etats-Unis s'apprête à instaurer sur les importations d'acier et d'aluminium. Quant à la Commission européenne, elle a affirmé que des «contre-mesures» allaient être annoncées «dans les prochaines heures».
«L'Union européenne ne peut pas rester sans réagir. Ce qu'ils (les Etats-Unis) peuvent faire, nous sommes capables de faire exactement la même chose», a averti le président de la Commission Jean-Claude Juncker, lors d'une conférence à Bruxelles.
Les dirigeants européens unis
Dans un communiqué commun, le ministre allemand de l'Economie, Peter Almaier, et les ministres français des Affaires étrangères et de l'Economie, Jean-Yves Le Drian et Bruno Le Maire, se sont engagés «comme annoncé par la Commission européenne, de prendre toutes les mesures appropriées pour répondre aux décisions américaines». «La France et l'Allemagne continueront de travailler de façon étroite et coordonnée sur le sujet», ont-ils assuré. A Bercy, on soulignait qu'«il est important que la réponse européenne soit aussi coordonnée que possible», en se félicitant que «depuis plusieurs mois, la solidarité européenne a été maintenue».
Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a qualifié les taxes sur l'acier et l'aluminium de «totalement inacceptables». Mais le pays d'Amérique du Nord a aussi d'ores-et-déjà riposté à la décision américaine en imposant 16,6 milliards de dollars canadiens de taxes (12,8 milliards de dollars américains) sur des produits en provenance des Etats-Unis.