Les manifestations de mercredi au Nicaragua ont fait au moins 11 morts à la suite de violents affrontements entre opposants et partisans du président Daniel Ortega.
Au total, 98 personnes ont succombé depuis mi-avril, a annoncé jeudi une organisation de défense des droits de l'homme. Selon le nouveau bilan diffusé par le Centre nicaraguayen des droits de l'homme (Cenidh), ces heurts ont fait mercredi au moins 11 morts par armes à feu ainsi que 79 blessés dans les villes de Managua (la capitale), Leon et Masaya.
D'après le Cenidh, «les agresseurs ont été la police de répression et les forces anti-émeutes» du président Ortega et de sa femme et vice-présidente Rosario Murillo.
Lors de ces violences, les locaux de la radio pro-gouvernement Radio Ya, d'une coopérative de crédit rural et la façade du stade national de baseball ont été détruits. La chaîne de télévision d'opposition 100% Noticias et les bâtiments de la radio Dario, à Leon, elle aussi opposée au gouvernement, ont également été ciblés par des attaques, ont dénoncé leurs propriétaires.
Depuis le 18 avril, une vague de contestations touche le Nicaragua. Elle trouve son origine dans une réforme des retraites qu'a tenté de faire entrer en vigueur le chef d'Etat du pays, Daniel Ortega, un ex-guérillero de 72 ans. Depuis, la réforme a été abandonnée, mais le mouvement de rejet du président, lui, se poursuit. L'homme est accusé de confisquer le pouvoir et de brider les libertés.