Retour à la case FMI pour l'Argentine, dix-sept ans après son défaut de paiement de 2001: la troisième économie d'Amérique latine a entamé mardi des discussions avec cet organisme pour obtenir une ligne de financement alors que son peso est en chute libre.
«De manière préventive, j'ai décidé d'entamer des discussions avec le Fonds monétaire international pour qu'il nous accorde une ligne de soutien financier», a annoncé le président Mauricio Macri lors d'une allocution télévisée. «Nous prenons le seul chemin possible pour sortir du blocage, en cherchant à éviter une grande crise économique qui nous ferait revenir en arrière et causerait du mal à tous», a-t-il ajouté. Sur un mois, le peso a fondu de plus de 10%.
Mauricio Macri, au pouvoir depuis fin 2015, a indiqué avoir déjà eu une première conversation avec la directrice du FMI, Christine Lagarde, et cette dernière a souligné dans un communiqué que «l'Argentine est un membre important du Fonds monétaire international».
«Les discussions ont été initiées sur la manière de travailler ensemble pour renforcer l'économie de l'Argentine et vont se tenir très rapidement», a-t-elle assuré. «Nous ne pouvons pas encore dévoiler les montants (demandés), mais nous nous sommes mis d'accord sur un soutien financier du FMI à l'Argentine», a indiqué le ministre de l’Économie, Nicolas Dujovne, dans une conférence de presse.
«Dans cette étape des discussions, nous n'avons pas parlé des détails», a déclaré le ministre, avant d'ajouter: «Il faut tenir compte du fait que nous parlons avec un FMI très différent de celui que nous avons connu il y a vingt ans».
Il y a dix-sept ans, plus exactement: c'est quand l'Argentine avait été secouée par le pire crise financière de son histoire, qui avait fait chuter successivement quatre présidents en une semaine et mené le pays au défaut de paiement, véritable traumatisme national.
En janvier 2006, l'Argentine avait remboursé son dernier crédit auprès du FMI, pour 9,6 milliards de dollars.