Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est libyen, a annoncé lundi le lancement d'une opération militaire pour «libérer» la ville de Derna, sous la coupe de groupes jihadistes depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.
«L'heure zéro a sonné pour la libération de Derna», a déclaré le maréchal Haftar, précisant que ses forces avaient commencé à pilonner les «bastions des terroristes» dans cette ville située à plus de 1.000 km à l'est de la capitale Tripoli.
Derna est sous le contrôle du Conseil de la Choura des Moujahidines, une coalition hétéroclite de milices islamistes, notamment jihadistes, qui sont hostiles à la fois à Haftar et à Daesh. Cette ville était tombée en 2014 sous la coupe de l'organisation, qui en avait été chassé par le Conseil de la Choura en juillet 2015, à l'issue de combats meurtriers.
4 ans après le lancement d'un opération «antiterroriste»
En uniforme militaire, le maréchal Haftar s'exprimait à l'issue d'un défilé militaire à Bengahzi à l'occasion du quatrième anniversaire du lancement, par Khalifa Haftar, d'une vaste opération «antiterroriste». Elle avait notamment permis de chasser l'an dernier des jihadistes de Benghazi, bastion de la révolution libyenne de 2011.
L'homme a indiqué avoir donné des instructions à ses forces pour épargner les civils à Derna. Les forces du maréchal Haftar assiègent depuis plusieurs mois cette ville côtière de 150.000 habitants, place forte historique des islamistes radicaux dans l'est libyen. La ville est la seule zone de l'est libyen à échapper au contrôle de l'autoproclamée Armée nationale libyenne du maréchal Haftar.
Ce dernier soutient un gouvernement parallèle qui exerce son pouvoir dans l'est libyen et qui conteste l'autorité du gouvernement d'union nationale, reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli. En proie à l'anarchie depuis 2011, la Libye est progressivement devenue un repaire pour des groupes jihadistes. Daesh a revendiqué la semaine dernière à Tripoli une attaque suicide contre la Haute commission électorale libyenne (HNEC) qui a tué 14 personnes.