Le président français Emmanuel Macron est arrivé mardi en Australie, où il entend «ancrer» la relation franco-australienne «sur le plan stratégique, économique, mais aussi scientifique, culturel et linguistique», et «acter un nouvel axe indo-pacifique», a-t-il déclaré à la presse à Sydney.
Le chef de l'Etat français est arrivé en fin de journée à Sydney pour une visite de trois jours, avant de se rendre jeudi en Nouvelle-Calédonie. Il s'agit du deuxième déplacement d'un chef d'Etat français en Australie, après celui de François Hollande en 2014.
«Une anomalie», a estimé Emmanuel Macron dans une déclaration en anglais au cours du dîner officiel donné en son honneur à l'Opéra de Sydney par le Premier ministre australien Malcolm Turnbull.
«J'ai donc souhaité (...) être ici dès la première année de mon mandat, pour marquer la volonté de la France de franchir un nouveau cap avec vous (...) Une Australie forte dans la région et dans le monde est dans l'intérêt de la France et réciproquement», a-t-il expliqué.
Auparavant, après une petite déambulation dans la baie de Sydney, Emmanuel Macron avait fait une première intervention pour la presse devant l'Opéra.
Interrogé sur son déplacement en pleines manifestations du 1er mai à Paris, où le climat social est tendu, il a souligné que les voyages officiels étaient programmés longtemps à l'avance et qu'il n'y avait «pas de jour férié quand on est président de la République». «Mon travail n'est pas de regarder la télévision et de faire des commentaires d'actualité, il est d'agir pour le pays, chaque jour, partout, c'est ce que je fais».
Gastronomie et oenologie
Il a rappelé que le lien entre l'Australie et la France, «historique» depuis que «des soldats australiens sont venus défendre notre territoire» lors des Première et Deuxième Guerres mondiales, «s'est consolidé» en 2016, lorsque l'Australie a commandé à Naval Group (ex-DCNS) 12 sous-marins de nouvelle génération pour un contrat de 35 milliards d'euros, a-t-il expliqué.
Un partenariat industriel qui constitue la première étape d'un partenariat stratégique plus large pour faire face aux risques et aux enjeux de la région (risques terroristes, trafics, problèmes climatiques), et à terme, une avancée vers un partenariat économique renforcé, selon l'Elysée.
«Nous allons ensemble inscrire cette commande dans une relation stratégique renforcée», «une nouvelle stratégie indo-pacifique», un nouvel «axe Paris-New Delhi-Camberra», a insisté Emmanuel Macron, alors que Camberra s'inquiète face à la montée en puissance de la Chine dans la région. Il ne s'agit pas de s'opposer à la Chine, mais d'être présent dans la région également, a précisé l'Elysée.
Le président français va notamment signer mercredi plusieurs accords de coopération (dans les domaines de la santé, du spatial, de la recherche, de l'université, mais aussi en matière de technologie de la défense, de marine, d'échanges de renseignement, de cybersécurité) et évoquer le combat commun contre le terrorisme.
La France souhaite aussi devenir «un partenaire économique encore plus présent alors que le Brexit déstabilise un partenaire historique de l'Australie», la Grande-Bretagne, a expliqué le chef de l'Etat, accompagné par plusieurs entreprises françaises.
Il a également insisté sur la protection de l'environnement, rappelant que «beaucoup de pays, de petites îles sont touchés directement par les conséquences du réchauffement climatique». Paris espère pouvoir annoncer mercredi des initiatives conjointes sur le climat et la biodiversité dans le Pacifique, portant notamment sur les récifs coraliens et l'énergie solaire.
Mercredi matin, M. Macron assistera, avec M. Turnbull, à une cérémonie d'hommage aux soldats australiens engagés dans les conflits mondiaux au mémorial de l'Anzac (corps australien et néo-zélandais) de Sydney.
Il rencontrera aussi la communauté française de Sydney, et discutera gastronomie et oenologie françaises avec des chefs des deux pays.