Emballages alimentaires, nylon issu de tissus synthétiques ou encore filtres de cigarettes... Les microplastiques s'accumulent de façon «inquiétante» dans la banquise de l'océan Arctique, s'alarme une étude publiée ce mardi 24 avril.
Réalisée par une équipe de scientifiques de l'Institut Alfred Wegener pour la recherche polaire et marine (Allemagne), celle-ci indique que pas moins de 17 types de plastiques ont ainsi été trouvés dans des échantillons de glace récoltés au cours de trois expéditions arctiques entre 2014 et 2015.
Encore plus préoccupant, l'un des échantillons contenait le plus fort taux de microplastiques jamais recensé dans la banquise.
Celui-ci détenait en effet jusqu'à 12.000 particules de matière plastique par litre d'eau gelée, soit deux à trois fois plus que les précédents records.
Une découverte qui signifie que les microplastiques «sont maintenant omniprésents dans les eaux de surface des océans», a expliqué Jeremy Wilkinson, spécialiste de la banquise au British Antarctic Survey, au quotidien britannique The Guardian. «Aucune zone n'est à l'abri», a-t-il ajouté.
Record levels of plastic have now been found in the Arctic.
The need to change the way we use plastic, and we need to protect our planet. #endoceanplasticshttps://t.co/uMZfr510Zq— Greenpeace UK (@GreenpeaceUK) 25 avril 2018
Par ailleurs, le volume de la banquise grossissant avec le gel de l'eau de mer présente sous la glace existante, cette dernière incorpore les microplastiques qui s'y trouvent.
Et, à mesure que la glace fond sous l'effet du réchauffement climatique, la banquise libère ces microplastiques devenant une nouvelle source de pollution importante.
Des particules d'à peine 11 microns
Tenter de les récupérer relèverait en outre de l'impossible. Certaines particules retrouvées ne mesurent en effet que 11 microns, soit environ un sixième du diamètre d'un cheveu humain, indique les chercheurs.
En d'autres termes, cela signifie «qu'elles pourraient facilement être ingérées par les micro-organismes de l'océan, comme les petits crustacés dont se nourrissent les poissons», souligne Ilka Peeken, une des auteurs de l'étude.
«En fait, personne ne sait de façon certaine à quel point ces particules minuscules de plastique sont dangereuses pour la vie marine, et à court ou à moyen terme pour les humains», ajoute-t-elle.
A titre d'exemple, les microplastiques proviennent des micro-billes des gommages pour visage ou des dentifrices, mais aussi de la dégradation de morceaux plus gros, sous l'effet du soleil, des changements de températures ou à cause du mouvement des vagues.