La Nasa a lancé avec succès mercredi son nouveau télescope, d'un coût de 337 millions de dollars, conçu pour rechercher des planètes d'une taille comparable à celle de la Terre et susceptibles d'abriter la vie.
L'engin, de la taille d'une machine à laver, a été lancé à 18h51 (22h51 GMT) depuis Cap Canaveral, en Floride.
«Trois, deux, un et décollage !» a déclaré un commentateur de l'agence spatiale américaine au moment où le Transiting Exoplanet Survey Satellite (TESS) était propulsé dans l'espace par une fusée Falcon 9 de la société américaine SpaceX.
Moins de 10 minutes après le décollage, le premier étage de la fusée a atterri, comme prévu, sur un navire autonome dans l'océan Atlantique, marquant le 24e atterrissage d'un propulseur de fusée de SpaceX.
La Nasa a également confirmé qu'à 19h53 (23h53 GMT) les deux panneaux solaires de l'engin spatial se sont déployés avec succès. Ensuite, le télescope passera deux mois à se frayer un chemin jusqu'à son orbite finale. Les premières données scientifiques qu'il livrera sont attendues en juillet.
«Nous sommes ravis que TESS soit en route pour nous aider à découvrir des mondes que nous n'avons pas encore imaginés, des mondes qui pourraient être habités ou héberger la vie», s'est réjoui Thomas Zurbuchen, l'un des responsables de la Nasa.
La société SpaceX avait renoncé lundi, deux heures seulement avant l'heure prévue du décollage, à lancer l'engin afin de vérifier les systèmes de navigation de sa fusée.
Le nouveau télescope américain a pour mission de scanner les étoiles les plus proches de la Terre et les plus brillantes à la recherche d'exoplanètes dans leur orbite.
Selon la Nasa, TESS pourrait découvrir 20.000 exoplanètes, dont une cinquantaine de la taille de la Terre et près de 500 qui seraient deux fois plus grandes que notre planète.
Ses découvertes seront ensuite étudiées par des télescopes terrestres et spatiaux qui chercheront des signes d'habitabilité comme un terrain rocheux, une taille comparable à celle de la Terre et une distance de leur soleil -pas trop proche, pas trop loin- rendant possible une température permettant l'existence d'eau liquide.
«C'était incroyable»
«C'était incroyable, c'était très émouvant», a témoigné après le lancement Natalia Guerrero, une autre scientifique du programme, dans une interview à la télévision de la Nasa. Mme Guerrero fait partie de l'équipe qui a construit les quatre caméras qui font office d'yeux au télescope.
«Les quatre caméras de TESS sont minuscules mais puissantes», a-t-elle assuré. «Elles ne font que 10 centimètres de diamètre, elles pourraient tenir dans une boîte aux lettres, mais elles sont si puissantes que vous pourriez avoir une constellation entière, comme celle d'Orion, dans le champ de vision de l'une de ces caméras», a-t-elle avancé.
Comme Kepler, premier télescope du genre lancé en 2009 par la Nasa, TESS utilise la méthode des transits qui détecte les planètes quand elles passent devant leur étoile et estompent ainsi momentanément leur lumière.
La mission Kepler a déjà permis de découvrir 2.300 exoplanètes confirmées par d'autres télescopes.
«L'une des nombreuses et incroyables choses que Kepler nous a apprises, c'est que les planètes sont partout et qu'il existe toutes sortes de planètes», avait déclaré lundi Patricia Boyd, directrice du programme des chercheurs invités sur TESS au centre Goddard des vols spatiaux de la Nasa.
«TESS passe donc à l'étape supérieure. Si les planètes sont partout, alors il est temps pour nous de trouver les planètes les plus proches de nous qui sont en orbite autour d'étoiles brillantes proches, parce qu'elles seront le système de référence», avait-elle expliqué.
L'agence spatiale américaine a prévu de lancer un autre engin dans l'espace en mai 2020: il s'agit du télescope spatial James Webb, successeur de Hubble et plus puissant observatoire de l'univers jamais déployé.
James Webb (JWST) sera le télescope le plus puissant jamais construit, avec une sensibilité cent fois plus grande que Hubble, lancé en 1990 et qui avait révolutionné l'astronomie. Il sera notamment capable d'étudier l'atmosphère des exoplanètes, situées hors de notre système solaire et à «sonder les structures mystérieuses et les origines de notre univers», promet la Nasa.