Le Japon vient de divulguer la liste quasi-exhaustive des membres de l'Unité 731, une branche de l'armée impériale japonaise qui a mené des expériences médicales meurtrières sur des prisonniers dans les années 1930 et 1940.
Au total, les archives nationales ont diffusé les noms de 3.607 personnes impliquées dans ces «recherches», indique le Guardian. Ces expérimentations menées en Chine devaient permettre de développer des armes chimiques et biologiques.
La publication de cette liste fait suite à une demande d'un professeur de l'Université médicale de Shiga, Katsuo Nishiyama . Ce dernier souhaite davantage sensibiliser les historiens aux massacres qui ont été perpétrés avant la seconde guerre mondiale contre des prisonniers majoritairement chinois et coréens.
En effet, si le Japon a fini par reconnaître l'existence de cette division à la fin des années 1990, l'Etat ne s'est jamais épanché sur ses activités. Seuls des témoignages d'anciens soignants, d'ingénieurs officiant pour l'armée ou de victimes sont venus jusqu'à maintenant faire la lumière sur ces événements.
«Un pas important»
Pour le professeur Nishiyama, cette liste représente donc «un pas important vers la révélation de faits cachés».
L'unité 731 a été formée dans les années 1930 dans le nord-est de la Chine, à Harbin. Au total, elle aurait mené des expériences meurtrières sur environ 3.000 prisonniers. Ils auraient été opérés sans anesthésie mais aussi infectés par des maladies comme le typhus ou le choléra, rappelle The Guardian. Le média évoque aussi des prélèvements d'organes et des amputations.
L'unité a été dissoute en 1945 à la veille de la défaite du Japon au terme du second conflit mondial. Les Etats-Unis auraient alors accordé une immunité aux responsables de l'unité en échange d'un accès complet à leurs recherches.