Le Brésil était sous tension mardi, des militants pro et anti Lula étant appelés à manifester à la veille d'un jugement qui pourrait contraindre l'ex-président de gauche à purger une peine de douze ans de prison.
Ce mercredi, la Cour suprême (STF) doit décider si elle concède ou non à Luiz Inacio Lula da Silva un «habeas corpus» qui lui éviterait de se retrouver derrière les barreaux tant que tous les recours ne seront pas épuisés, ce qui pourrait durer des mois voire des années.
Une décision cruciale car le jugement a lieu à six mois de l'élection présidentielle la plus imprévisible depuis des décennies, pour laquelle Lula, 72 ans, est donné en tête des intentions de vote.
Malgré sa condamnation pour corruption, son charisme reste intact pour toute une partie de la population ayant bénéficié des programmes sociaux qui ont permis à des millions de personnes de sortir de la misère lors de ses deux mandats (2003-2010).
«Je n'ai pas accepté la dictature militaire et je n'accepterai pas la dictature de procureurs», a affirmé l'icône de la gauche lundi soir, devant quelque 2.000 personnes à Rio de Janeiro.
En janvier, il a été condamné en appel à douze ans et un mois de prison pour avoir accepté un luxueux appartement en bord de mer de la part d'une entreprise de BTP impliquée dans le gigantesque scandale autour du groupe public Petrobras. Ce qu'il a toujours farouchement nié, mettant en avant l'absence de preuves. Mais ses opposants considèrent que sa place est en prison.