La Russie a beau multiplier les communiqués démentant son implication dans l'empoisonnement de l'ancien espion russe au Royaume-Uni, les explications peinent à convaincre. Et à l'ONU, où la crainte de voir Moscou utiliser de nouveau le même type d'armes chimiques (le Novitchok), l'inquiétude grandit.
L'ambassadrice américaine aux Nations Unies, Nikki Haley, a alerté mercredi les diplomates sur les risques existant de voir se répéter le même type d'empoisonnement, notamment aux Etats-Unis.
«Si nous ne prenons pas de mesures concrètes et immédiates pour y remédier, Salisbury (ndlr : l'endroit où a été perpétrée l'attaque contre Sergueï Skripal) ne sera pas le dernier endroit où nous verrons des armes chimiques utilisées. Elles pourraient être utilisées ici, à New York, ou dans les villes de tous les pays qui siègent à ce Conseil. C'est un moment déterminant», a-t-elle estimé.
Son homologue russe à l'ONU, Visaly Nebenzia, a nié les accusations portées contre son pays, déclarant qu'«une atmosphère hystérique était en train d'être créée par Londres», dans le but de perturber la prochaine élection présidentielle russe.
L'escalade verbale entre la Russie et le Royaume-Uni a laissé place mercredi aux premières sanctions britanniques, avec l'annonce de l'expulsion de 23 diplomates russes et le gel des contacts bilatéraux avec la Russie. Cette dernière a promis des mesures de représailles.
Selon Londres, le «Novitchok», agent innervant qui aurait été développé du temps de l'URSS, serait à l'origine de l'empoisonnement de Sergueï Skripal et sa fille Ioulia, hospitalisés depuis le 4 mars dans un état grave.