Le Kremlin a jugé vendredi «impardonnable» de mettre en cause Vladimir Poutine dans l'affaire Skripal. La Russie va aussi expulser des diplomates britanniques en riposte à l'expulsion de 23 de ses diplomates décidée par Londres suite à l'empoisonnement d'un ex-agent double russe réfugié en Angleterre.
«Nous allons bien sûr le faire», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, interrogé à Astana, au Kazakhstan, sur la réponse de Moscou aux sanctions britanniques.
M. Lavrov avait déjà affirmé jeudi que Moscou expulserait «obligatoirement» des diplomates britanniques après l'annonce mercredi par Theresa May de l'expulsion de 23 diplomates russes et le gel des contacts bilatéraux avec la Russie.
Tout en dénonçant la position de Londres comme «absolument irresponsable», le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a indiqué jeudi que l'intensité de la riposte russe sera décidée in fine par le président Vladimir Poutine, actuellement en campagne électorale avant la présidentielle de dimanche.
Un communiqué commun
Londres, Berlin, Paris et Washington ont publié un communiqué commun affirmant que la responsabilité de Moscou était la seule explication «plausible» dans l'empoisonnement le 4 mars de l'ex-espion russe Sergueï Skirpal et de sa fille dans le sud de l'Angleterre à l'aide d'un agent innervant militaire.
La Russie clame son innocence et dément catégoriquement l'existence du programme d'armes chimiques «Novitchok», l'agent toxique mis en cause par les autorités britanniques dans cet empoisonnement.
La Russie a également annoncé préparer «des mesures de représailles» envers Washington à la suite des nouvelles sanctions américaines en réponse à l'ingérence présumée de Moscou dans l'élection présidentielle américaine de 2016 et à plusieurs cyber-attaques.