L'ancien et très controversé président sud-africain Jacob Zuma, qui a démissionné il y a un mois sous la pression de son parti, sera jugé devant un tribunal dans une affaire de corruption vieille de près de vingt ans, a annoncé vendredi le parquet.
«Après examen de l'affaire, il y a des chances raisonnables de poursuivre avec succès M. Zuma», a annoncé le procureur général du pays Shaun Abrahams devant la presse. «Un procès me semble la voie la plus adéquate pour régler cette affaire», a poursuivi M. Abrahams.
M. Zuma, qui est accusé de corruption et de fraude, est soupçonné d'avoir accepté des pots-de-vin de la société française d'armement et d'électronique Thales, en marge d'un contrat de près de 4 milliards d'euros signé en 1999.
Le parquet général a précisé que la filiale locale de l'industriel serait poursuivie en même temps que l'ancien chef de l'Etat. «Quand Zuma comparaîtra, ils comparaîtront également», a déclaré à l'AFP son porte-parole, Luvuyo Mfaku.
M. Abrahams a précisé avoir notifié ces charges à l'ancien chef de l'Etat qui a «nié toutes les accusations portées contre lui». M. Zuma, qui n'a pas réagi publiquement, peut encore faire appel de cette décision, une procédure qui retarderait de plusieurs mois son probable procès. Thales s'est de son côté refusé à tout commentaire.