Samedi, la police a libéré sept Italiens interpellés après le meurtre du journaliste Jan Kuciak et de sa fiancée Martina Kusnirova. Il enquêtait sur des faits de corruption présumée entre la mafia italienne et le gouvernement slovaque.
«Dans les délais légaux (48 heures) mis à sa disposition, l'enquêteur a vérifié les faits nécessaires pour porter (éventuellement) des accusations. Au bout de 48 heures, les détenus ont été libérés», a annoncé la police dans un communiqué, sans d'autres détails.
Parmi les sept personnes interpellées puis relâchées figurent l'homme d'affaires Antonino Vadala et des membres de sa famille, rappellent l'AFP. Jan Kuciak, abattu par balles mardi avec sa fiancée dans leur maison, le soupçonnait de liens avec la mafia calabraise, la 'Ndrangheta, et de contacts avec le gouvernement slovaque. Des procureurs italiens n'ont pas exclu que la 'Ndrangheta puisse être derrière les deux meurtres.
«Une attaque contre la liberté de notre pays»
«Si le meurtrier a pensé qu'il a pu réduire Jan au silence il a eu tort. Il a fait l'opposé. Une attaque contre un journaliste est aussi une attaque contre la liberté de notre pays, nous ne devons pas le permettre», a déclaré l'archevêque de Bratislava lors des obsèques du journaliste et de sa compagne. Les deux fiancés, qui devaient se marier en mai, ont été inhumés dans leurs costumes de noces.
Leur assassinat a particulièrement choqué les Slovaques. Des centaines de personnes étaient présentes ce samedi lors de leur inhumation. Vendredi, elles étaient des milliers, dont 25.000 à Bratislava, à participer à des manifestations anticorruption, organisées en Slovaquie et à l'étranger.
Le Premier ministre slovaque Robert Fico, a accusé l'oppostition d'instrumentaliser les deux meurtres comme un «outil politique pour faire sortir les gens dans la rue». Il avait, par le passé qualifié, les journalistes de «simples hyènes idiotes» mais après le meurtre de Jan Kuciak, il a déclaré que «la protection de la liberté d'expression et la sécurité des journalistes» sont «une priorité».
La Slovaquie est régulièrement pointée du doigt pour les affaires de corruption.