D'après la publication de documents gouvernementaux, les services de renseignement intérieur du Royaume-Uni, aussi appelés M15, sont autorisés à commettre des activités criminelles dans le pays.
Jeudi, la première ministre britannique Theresa May a été obligée de publier un document dans lequel le gouvernement demande à l'IPCO (organisation de surveillance de l'espionnage), de gérer «la participation des services de sécurité à la criminalité».
Le M15, même s'il est surveillé par une instance supérieure, est donc autorisé à commettre des crimes sur le territoire britannique. Il n'est en revanche pas précisé jusqu'où les espions peuvent se permettre d'aller, une information qui reste pour le moment confidentielle.
Si ces document ont été rendus publics, c'est grâce à Reprieve and Privacy International, un groupe de défense des droits humains qui a mené une bataille juridique de sept mois et l'a emporté sur le gouvernement.
«La criminalité autorisée est le pouvoir le plus intrusif qu'un Etat puisse exercer» déclare Maya Foa, directrice de l'organisation. Si elle est satisfaite de cette victoire, Maya Foa veut aller au bout de son idéal de transparence, et en savoir plus sur la nature des crimes perpétrés par l'espionnage anglais : «Theresa May doit publier sans attendre ces documents» assure-t-elle.
L'organisation a publié une vidéo intitulée «charade» dans laquelle de nombreuses célébrités, dont Benedict Cumberbatch ou Charlotte Gainsbourg, miment les crimes potentiels commis par les espions britanniques. Il sera diffusé un peu partout dans le pays, afin de pousser le gouvernement à publier les informations réclamées.