Des habitants de l'Etat de Manipur, nord-est de l'Inde, menacent de perturber l'inauguration du barrage hydroélectrique de Mapithel.
D'après les données de Land Conflict Watch, une organisation de recherche indienne, pour pouvoir réaliser cet ouvrage, 2.000 hectares de terres, dont des champs et des bâtiments existants, ont été inondés, et 8.000 personnes ont été directement touchées par les travaux.
La construction de ce barrage a également asséché la rivière voisine Thoubal, un moyen de subsistance difficilement remplaçable pour les villages environnants. Interviewé par Reuters, Jiten Yumnam, qui travaille pour la protection des droits des autochtones, dénonce les mauvais calculs des constructeurs du barrage qui n'auraient pas assez pris en compte les modes de vie des autochtones : «Nous ne devrions pas aller de l'avant tant que nous ne sommes pas sûrs de son impact», a-t-il déclaré.
Une pétition contre l'ouverture du barrage est toujours en cours de traitement par le Tribunal National Vert, chargé de s'occuper de ce type de cas.
Des violences pour empêcher les protestations ?
L'infrastructure devrait être inaugurée le 15 mars, trente ans après le début de sa construction. Elle permettra d'irriguer 45 millions de litres d'eau potable par jour vers la capitale de l'Etat, Imphal, et ses environs. Mais le barrage génèrera également des quantités importantes d'électricité.
Selon les informations de Reuters, de précédentes manifestations ont été violemment réprimées par les forces armées. Pritam Singh, chef du Département de l'irrigation et du contrôle des inondations du Manipur, a nié l'usage de la force contre les protestations légales. Il a ajouté que toutes les autorisations pour la construction de ce barrage avait été obtenues et que les populations lésées avaient été relogées et indemnisées.
Les actions contre les constructions d'infrastructures qui occupent et perturbent la vie des autochtones sont de plus en plus fréquentes en Inde. D'après les données de Land Conflict Watch, au moins une douzaine de conflits concerne des projets de barrage.