Dans une interview accordée à la chaîne allemande N-tv, Angela Merkel a évoqué l’existence de «no go zones», des zones dangereuses interdites aux autorités allemandes. Reprenant ainsi une thématique utilisée par les populistes.
La chancelière allemande a déploré le taux de criminalité qui explose dans des «zones où les gens ont peur de s'y rendre». Elle souhaite mettre fin au sentiment d'insécurité avant la fin de son quatrième mandat. «L’État doit veiller à ce que chaque fois que les gens se déplacent ou se rencontrent dans les lieux publics, ils se sentent en sécurité», a-t-elle déclaré.
Le porte-parole du ministère de l’Intérieur a estimé que si le problème existait vraiment, ce n’était pas à la police fédérale de s’en occuper, mais à la police locale.
Le président de la police fédérale allemande, Rainer Wendt, a affirmé pour sa part que les autorités n'avaient pas accès à certaines zones. Il craint qu’elles ne soient régies par d'autres lois que celles qui sont appliquées en Allemagne.
Un appel du pied aux populistes ?
Plusieurs politiques et dirigeants populistes et conservateurs ont salué les propos d'Angela Merkel. Elle reprend en effet une thématique qui leur est chère, l'existence de «no-go zones» qui se seraient développées après la vague d’immigration venue de Syrie, de l'Irak ou encore d’Afghanistan.
Zoltan Kovacs, porte-parole du gouvernement hongrois, dont le premier ministre d'extrême droite Viktor Orban dénonce la politique européenne «laxiste» vis-à-vis des migrants, s'est réjoui sur son blog que la chancelière allemande utilise le terme de no-go zone «Aujourd’hui, il semble que ce tabou ait été brisé. Devinez qui parle de zones interdites ? La chancelière Angela Merkel'», a-t-il écrit.
Angela Merkel, critiquée par sa droite en raison de sa politique accueillante vis-à-vis des migrants, semble ainsi vouloir donner des gages de fermeté. Elle avait ainsi limité le nombre de demandes d'asile acceptées en octobre dernier.