L’ONG Human Right Watch a publié des images satellites saisissantes montrant au moins 55 villages rohingyas rasés dans le nord de Rakhine, en Birmanie.
Les zones photographiées, autrefois habitées par les Rohingyas, sont désertiques. L’armée birmane a démoli des hectares de maisons et de champs d’agriculture. La comparaison entre décembre 2017 et février 2018 laisse peu de doute sur la violence du gouvernement birman qui n’hésite pas à détruire ses propres terres pour massacrer les Rohingyas. Ces derniers sont près de 700.000 à avoir fui en masse vers le Bangladesh dont la frontière est proche de Rakhine.
Village de Rohingyas - Avant à gauche (8 janvier 2018), après à droite (19 février 2018)/ Capture Youtube Human Rights Watch
Village Myin Hlut - Avant à gauche (20 décembre 2017), après à droite (13 février 2018)/ Capture Youtube TIME
Village Myar Zin - Avant à gauche (2 décembre 2017), après à droite (19 février 2018)/ Capture Youtube TIME
Destruction des preuves de crimes contre l'humanité
«Détruire délibérément des villages pour supprimer des preuves de crimes graves est une obstruction à la justice» a déclaré Brad Adams, directeur Asie de Human Rights Watch. L'armée birmane démolit et brûle chaque village rohingya où elle passe. Un moyen pour dissimuler les preuves des meurtres, des tortures et viols dont témoignent des milliers de Rohingyas fuiant les massacres.
Les journalistes et membres d'ONG n'ont pas le droit de se rendre dans ces villages dans l'État de Rakhine à l'ouest de la Birmanie. Une interdiction qui ne permet pas de vérifier les déclarations des Rohingyas.
L'armée birmane nie les faits
Selon les autorités locales, ces paysages pourvus de végétation et d'habitations dévoilent un «plan de rapatriement» du groupe ethnique musulman qui a fui le pays. Une déclaration qui sonne fausse pour Human Rights Watch qui reste méfiant.
Le directeur du département Asie de l'Human Rights Human, Brad Adams a appelé les dirigeants dans le monde «à ne fournir aucun soutien direct ou indirect qui entraverait la justice, ou à aider les responsables du nettoyage ethnique à prétendre que les Rohingyas n'ont pas le droit de retourner dans leurs villages».