La plus grande confusion régnait jeudi à Dapchi, dans le nord-est du Nigeria, où des heurts ont éclaté entre forces de l'ordre et habitants, qui réclamaient des nouvelles des dizaines de jeunes filles toujours portées disparues, trois jours après une attaque de Boko Haram.
La police a affirmé mercredi que 111 élèves de l'internat pour filles de Dapchi manquaient à l'appel depuis une attaque menée par des combattants jhadistes lundi soir.
Leur disparition a ravivé la crainte d'un «nouveau Chibok», du nom de la ville de l'Etat voisin du Borno où Boko Haram avait enlevé 276 élèves d'un internat en avril 2014, provoquant une vague d'indignation mondiale.
Le gouverneur de l'Etat de Yobe, Ibrahim Gaidam, a finalement expliqué jeudi aux parents des élèves manquantes qu'elles n'avaient pas été «sauvées» par l'armée, comme l'avait annoncé son porte-parole la veille au soir.
«Personne n'a vu ces filles être emmenées dans des véhicules, il est possible que certaines d'entre elles aient croisé des motocyclistes en fuyant et qu'ils les aient emmenées quelque part», a déclaré M. Gaidam pendant sa visite dans la résidence du chef de la communauté.
Face à ces annonces contradictoires, des jeunes en colère ont alors dressé des barricades et incendié des pneus sur la route, caillassant le convoi du gouverneur, a constaté un journaliste de l'AFP.
Plusieurs véhicules ont été endommagés par les jets de pierre, tandis que la police et les soldats pourchassaient la foule.
«Dévasté»
Le gouvernement de Yobe avait été le premier à confirmer officiellement un enlèvement. Mais les circonstances exactes de l'attaque et même le nombre de filles disparues restent très flous, la plupart des enseignants et élèves de ce pensionnat de plusieurs centaines de lits ayant fui dans l'obscurité à travers la brousse pour échapper aux jihadistes en entendant des coups de feu.
Une délégation du gouvernement fédéral a fait le déplacement à l'école - où elle a passé moins d'une heure - depuis la capitale Abuja, afin de rencontrer le gouverneur et des commandants militaires, avant de repartir en hélicoptère.
Le ministre de l'Information, Lai Mohammed, n'a pas fourni beaucoup plus d'explications, précisant seulement que "certaines (élèves) ont téléphoné depuis leur cachette (...) d'autres ont téléphoné depuis d'autres endroits".