Israël a mené samedi des raids aériens contre le Hamas à Gaza après une explosion qui a blessé quatre de ses soldats à la frontière avec l'enclave palestinienne, un des accès de violences les plus sérieux depuis la guerre de 2014.
L'armée israélienne a annoncé avoir frappé six «cibles militaires appartenant à l'organisation terroriste Hamas» au pouvoir dans la bande de Gaza.
Elle ripostait à une explosion ayant blessé plus tôt dans la journée quatre soldats israéliens, dont deux «grièvement», alors qu'ils patrouillaient dans la zone proche de la barrière entre Israël et l'enclave palestinienne, selon un communiqué de l'armée.
La vie des deux soldats grièvement blessés n'est pas menacée, a précisé le porte-parole de l'armée, Jonathan Conricus.
L'armée israélienne a immédiatement répliqué à l'explosion en tirant sur un poste d'observation situé non loin de l'explosion, à l'est de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
Le tir a été confirmé par des sources de sécurité palestiniennes qui ont précisé qu'il n'avait pas fait de blessés.
Il a été suivi par des raids de l'aviation israélienne sur plusieurs cibles du mouvement islamiste Hamas, dont un «tunnel d'infiltration» en direction du territoire israélien et deux bases militaires. L'une des ces bases comprenait des sites de fabrication d'armes, selon l'armée.
Ces raids aériens ont fait deux blessés côté palestinien, selon des sources médicales palestiniennes.
Peu après, l'armée israélienne a fait état d'un tir, probablement de roquette, sur le sud d'Israël, en provenance de la bande de Gaza.
«Grave»
Il s'agit d'un des incidents les plus sérieux à la frontière entre Israël et la bande de Gaza depuis la fin de la dernière guerre qui a opposé l'Etat hébreu au Hamas.
Le 8 juillet 2014, Israël a lancé l'opération «Bordure protectrice» contre la bande de Gaza, dans le but de faire cesser les tirs de roquette et détruire les tunnels creusés depuis l'enclave palestinienne. La guerre fait 2.251 morts côté palestinien, en très grande majorité des civils, et 74 morts côté israélien, quasiment tous des soldats.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en déplacement en Allemagne pour la conférence annuelle de Munich sur la sécurité, a qualifié l'incident de samedi de «grave». «Nous répondrons de manière appropriée», a-t-il mis en garde dans un communiqué.
M. Conricus a déclaré à l'AFP qu'un «groupe voyou» avait revendiqué l'attaque, faisant allusion aux groupes salafistes présents à Gaza.
Mais «de notre point de vue, le Hamas est responsable» car il autorise les manifestations de Gazaouis à la frontière entre la bande de Gaza et Israël, a-t-il ajouté.
Selon lui, l'engin à l'origine de l'explosion contre les soldats israéliens a été placé la veille, lors d'une de ces manifestations.
Israël et le Hamas observent un cessez-le-feu fragile depuis la fin de la guerre de 2014, la troisième dans la bande de Gaza depuis que le mouvement islamiste y a pris le pouvoir en 2007.
Au début du mois, l'armée de l'air israélienne avait mené des raids sur le sud de la bande de Gaza après des tirs de roquettes depuis l'enclave contre le territoire israélien.
Les tirs de roquettes sont généralement attribués à des groupes salafistes, dissidents du Hamas.
L'armée israélienne réplique systématiquement en ciblant en général des positions du Hamas, qu'elle dit tenir pour responsable de ce qui se passe dans l'enclave sous son contrôle.
Israël soumet l'enclave palestinienne à un rigoureux blocus depuis une décennie pour étrangler le mouvement islamiste Hamas, l'un de ses grands ennemis, qui dirige la bande de Gaza.