L'ONG Human Rights Watch a diffusé ce mardi 13 février un texte signé par quatorze organismes, qualifiant de «mascarade» la présidentielle égyptienne prévue du 26 au 28 mars.
Le Caire «ne cesse d’étouffer les libertés fondamentales», déplorent en effet les signataires du texte. Les ONG accusent le gouvernement du président sortant Abdel-Fattah Al-Sissi, seul candidat déclaré à sa propre succession, d’avoir arrêté tous ses adversaires et «effectué des rafles parmi leurs partisans».
Comme pour leur donner raison, un nouvel opposant a été interpellé mardi, quelques heures après la diffusion du communiqué. Hicham Geneina, arrêté chez lui, avait été le conseiller pour les droits de l’homme du général Sami Anan, lui-même emprisonné en janvier après avoir évoqué une candidature.
De même, l’ex-Premier ministre Ahmed Chafiq, qui avait dit vouloir se présenter, l’an dernier, alors qu’il vivait aux Émirats Arabes Unis, a annoncé qu’il y renonçait peu de temps après son retour en Égypte. À son arrivée au Caire, il avait disparu pendant 24 heures.
Quant à l’ancien député devenu dissident Mohamed Anouar El-Sadate et à l’avocat spécialiste des droits de l'homme Khaled Ali, ils ont récemment jeté l’éponge, dénonçant les pressions subies par leurs équipes.
Abdel-Fattah Al-Sissi, officiellement président depuis 2014, était arrivé au pouvoir en 2013 après un coup d'État visant à destituer l'islamiste Mohamed Morsi, premier dirigeant démocratiquement élu après la révolution de 2011.