Les ours polaires ne trouvent plus suffisamment de phoques pour être pleinement rassasiés. C'est le terrible constat établi par la revue «Science».
Publiée ce jeudi, l'étude nous apprend que le métabolisme de cet animal est plus élevé que nous le croyions, et que la situation risque d'empirer en raison du réchauffement climatique.
«Nous avons découvert que les ours polaires ont en réalité des besoins énergétiques beaucoup plus élevés que prévu», explique Anthony Pagano, principal auteur de cette étude. «Ils ont besoin d'attraper beaucoup de phoques» pour satisfaire un métabolisme 1,6 fois plus conséquent que celui avancé par de précédentes estimations.
Neuf femelles suivies par des biologistes en Arctique, dans la mer de Beaufort, ont perdu de la masse corporelle en l'espace de quelques jours seulement. «Quatre ours ont perdu 10% ou plus de leur masse corporelle», déplore l'étude.
L'Arctique se réchauffe deux fois plus rapidement que le reste de la Terre et la fonte des glaces oblige les animaux à parcourir de plus grandes distances pour trouver les jeunes phoques, dont ils ont besoin pour se nourrir. «La glace à travers l'Arctique diminue de 14% par décennie, ce qui va probablement réduire l'accès des ours à leurs proies», stipule l'étude.
D'après l'Institut d'études géologiques des États-Unis (USGS), la population des ours polaires a diminué de près de 40% au cours de la dernière décennie. Mais, se voulant rassurant, Anthony Pagano précise que «nous disposons désormais de la technologie pour étudier leurs déplacements sur la glace, leurs activités et leurs besoins énergétiques, et nous pouvons ainsi mieux comprendre les implications des changements que nous observons sur la glace».