Quand la nature s'en mêle : un séisme de magnitude 6,1 enregistré dans le Nord-est de l'Afghanistan a été ressenti - sans faire de victimes - jusqu'à Kaboul mercredi, déjà éprouvée par une récente vague d'attentats et la multiplication des menaces.
Le tremblement de terre, également ressenti au Pakistan et en Inde, s'est produit peu avant midi (07h07 GMT exactement) dans les montagnes de l'Hindu Kush à une profondeur de 191 km, selon les services sismologiques américains (USGS).
Aucune victime n'est à signaler en Afghanistan à ce stade, selon un porte-parole de l'Autorité nationale de gestion des catastrophes à la chaîne 1TV.
Mais la province du Badakhshan et le district de Jurm, en particulier, où a été localisé l'épicentre, à 250 km au nord-ouest de Kaboul, est excentrée et difficile d'accès, culminant à plus de 6.700 mètres dans le massif de l'Hindu Kush.
En outre, une forte présence de talibans qui tiennent des districts entiers et en disputent d'autres au gouvernement, risque de compliquer d'éventuelles opérations de secours.
Les premières informations recueillies par les médias locaux signalaient des maisons endommagées et du bétail perdu.
Mais le porte-parole du gouverneur provincial du Badakhshan, Nik Mohammad Nazari, s'est contenté d'annoncer qu'il «donnerait des détails plus tard, après vérification».
A Kaboul, les maisons ont tremblé sans faire ni victimes ni dégâts. Mais les habitants se sont précipités dans la rue, abandonnant foyers et boutiques.
«Ca commence à faire beaucoup, on n'a pas eu de dégâts, mais les gens ont eu peur de nouveau; ils sont secoués, abattus» confie à l'AFP Mustafa, vendeur de tapis dans Chicken Street, la rue des antiquaires à quelques enjambées du lieu de l'attentat qui a fait samedi plus de 100 morts et 235 blessés.
L'explosion de l'ambulance piégée s'est produite au bout de cette artère piétonne d'ordinaire vivante, l'une des dernières rues d'un vieux Kaboul quasiment disparu, aujourd'hui tristement vide et abandonnée.
Kaboul vient de vivre trois attentats en dix jours et les menaces restent fortes. L'atmosphère s'en ressent avec une présence policière doublée aux barrages et devant les cibles potentielles, comme les institutions internationales, immeubles gouvernementaux et supermarchés fréquentés par les étrangers.
De nombreux Kaboulis avouent éviter de prendre leur voiture de peur d'être piégés dans les bouchons en cas d'attentat.
Bousculade
Le séisme a également été nettement ressenti au Pakistan dans les villes d'Islamabad, Peshawar et Lahore, où les habitants se sont précipités dehors. Des secousses légères ont également été ressenties dans la capitale indienne New Delhi.
Au moins un enfant a été tué et neuf personnes de sa famille blessées dans la province pakistanaise du Baloutchistan, frontalière de l'Afghanistan, a indiqué un responsable local du district de Lasbela, Shabbir Mangal.
Quatre écolières ont été blessées dans une bousculade survenue dans une école primaire de la banlieue de Peshawar, a signalé Bilal Faizi, porte-parole des services de secours pakistanais.
Aucune autre perte humaine ou dégât n'a été signalé dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, a-t-il ajouté.
A Chitral (nord-ouest du Pakistan), l'autorité locale de gestion des désastres (PDMA) a mis en garde contre «un risque élevé d'avalanches de neige» suite au séisme.
Afghanistan et Pakistan sont régulièrement touchés par des tremblements de terre, notamment au niveau de la chaîne montagneuse de l'Hindu Kush, qui se trouve sur la ligne de faille entre les plaques tectoniques indienne et eurasienne.
En octobre 2015, un puissant séisme de magnitude 7,5 avait déjà frappé la même zone de l'Afghanistan, faisant plus de 380 morts.