Au moins cinq policiers ont été tués et 41 blessés samedi par l'explosion d'une bombe dans un commissariat de Barranquilla, en Colombie.
«Nous n'avons pas le moindre doute qu'il s'agit de représailles après des opérations fructueuses menées récemment par la police contre le trafic de drogue, et pas seulement à Barranquilla», ville de 1,3 million d'habitants, a déclaré son maire Alejandro Char. Cette attaque a eu lieu quelques heures après un attentat similaire visant une caserne de police en Equateur, deux attaques attribuées aux narcotrafiquants.
Il s'agit d'un des pires attentats commis ces dernières années contre la force publique dans une des grandes villes du nord de la Colombie. Une bombe a été déposée par plusieurs hommes et activée à distance, a déclaré le commandant de la police locale, le général Mariano Botero.
Selon une source policière, 49 policiers étaient présents dans le commissariat au moment de l'explosion: cinq ont été tués et 41 blessés, dont cinq sont dans un état critique. Les victimes sont âgées de 24 à 31 ans.
Un des assaillants présumés, un homme de 31 ans, a été interpellé, a indiqué le procureur général Nestor Martinez. «Nous allons mettre cet individu en accusation pour cinq meurtres aggravés (...), homicides et tentatives d'homicide, terrorisme et usage d'explosifs», a-t-il précisé lors d'une conférence de presse.
Le directeur général de la police colombienne, le général Jorge Nieto, s'est rendu sur place pour exprimer son soutien aux blessés et aux familles. Il a également annoncé une récompense de 50 millions de pesos (17.800 dollars) pour toute information permettant d'éclaircir les circonstances de l'attentat.
«Je condamne totalement l'attentat lâche contre le commissariat»
L'attentat a été unanimement condamné, du président Juan Manuel Santos au chef et candidat de la Farc au scrutin présidentiel Rodrigo Londono dit «Timochenko», qui se sont tous les deux exprimés via leurs comptes Twitter.
Repudio total al cobarde atentado contra estación de @PoliciaBquilla. No
descansaremos hasta dar con los responsables. Mi solidaridad con los familiares de las víctimas y heridos.— Juan Manuel Santos (@JuanManSantos) 27 janvier 2018
«Je condamne totalement l'attentat lâche contre le commissariat de @PoliciaBquilla. Pas de repos tant que nous n'aurons pas retrouvé les responsables. Solidarité avec les familles des victimes et des blessés», a ainsi écrit le président Santos, qui s'est rendu au chevet des victimes.
Rechazamos de forma contundente ataque perpetrado contra estación de policía en Barranquilla. Toda nuestra solidaridad con los familiares de policías fallecidos y habitantes afectados.https://t.co/BaFLlzxQIB
— Rodrigo Londoño (@TimoFARC) 27 janvier 2018
«Nous rejetons catégoriquement l'attaque perpétrée contre le commissariat de police à Barranquilla. Tout notre soutien aux proches des policiers défunts et aux habitants touchés», a déclaré le leader du parti issu de la plus ancienne guérilla colombienne.
L'ONU a également condamné «vigoureusement» l'attaque, estimant qu'il «s'agissait d'un acte criminel méprisable, en contradiction avec les efforts et les avancées du pays dans sa lutte contre la violence».
Une attaque similaire en Equateur
En Equateur, une explosion provoquée par une voiture piégée a fait 28 blessés légers --policiers et civils-- et détruit une caserne de San Lorenzo (nord), une ville de 56.000 habitants proche de la frontière colombienne, selon le ministère de l'Intérieur.
Pour le président Lenin Moreno, il s'agit d'un «acte terroriste lié aux narcotrafiquants». La Colombie est le principal producteur et exportateur de cocaïne au monde. Le pays a produit 866 tonnes de cette drogue en 2016, selon les Nations unies.
L'Equateur est considéré comme un pays de transit pour la cocaïne colombienne.