D'après une étude publiée mardi 9 janvier dans la revue scientifique Current Biology, jusqu'à la quasi-totalité des tortues vertes qui naissent aujourd'hui dans la Grande barrière de corail australienne sont des femelles.
Une proportion impressionnante et alarmante que les chercheurs imputent directement au réchauffement climatique.
Car, en effet, ce sont les températures qui déterminent le sexe de l'animal pendant la période d'incubation des oeufs.
Et la hausse dramatique et prolongée de celles-ci - l'Australie bat d'ailleurs en ce moment des records de températures - favorise l'apparition disproportionnée de femelles au détriment des mâles, mettant toute l'espèce en danger.
Rising temperatures in the Great Barrier Reef are turning green sea turtles female, new research has found https://t.co/9jeFlsT3qy pic.twitter.com/wCQMYQaUf0
— Unearthed (@UE) 9 janvier 2018
Jusqu'à 99 % de femelles par endroits
Dans le détail, deux types de tortues vertes vivent dans la Grande barrière de corail. L'une sur la partie nord et l'autre sur la partie sud.
Concernant les tortues nées sur les plages du nord, la proportion des petits étant des femelles est de 99,1 % et celles des adultes de 86,8 %.
Au sud, l'écart est moins marqué mais reste encore très important avec, au global, 65 % de mâles et 69 % de femelles.
Ce phénomène, à l'instar du blanchissement de la Grande barrière de corail, montre que ce récif et les écosystèmes qui en dépendent sont extrêmement vulnérables devant la hausse des températures.
«L'Australie doit mettre en œuvre des mesures ambitieuses pour lutter contre le changement climatique qui permettront de sauver la Grande barrière de corail et les espèces uniques qu'elle abrite», alerte ainsi Dermot O'Gorman, directeur général du Fonds mondial pour la nature en Australie.
D'après lui, l'une des solutions possibles serait notamment d'installer des sortes de parasols sur les plages où les tortues s'accouplent, et ce afin de réduire la température des nids et donc maximiser les chances d'avoir plus de mâles.