Damian Dignan, l'un de ceux qui accusaient le cardinal George Pell de pédophilie, est décédé avant la tenue de son procès.
L'homme, qui avait publiquement déclaré que l'ancien archevêque de Sydney avait pratiqué des attouchements sur sa personne ainsi que ses deux amis tandis qu'ils étaient étudiants à Ballarat (Etat du Victoria), a succombé à une leucémie. Son décès a été confirmé par son ex-compagne Sharon Rixon.
Interrogé par le Guardian Australia, l'ancien premier magistrat de l'Etat de Victoria et procureur de la Couronne Nicholas Papas a affirmé que sans la présence de Damian Dignan, il serait plus difficile de prouver la culpabilité du cardinal Pell.
Une disparition potentiellement lourde de conséquences
«La mort d'un témoin est généralement très sérieuse, et peut compliquer le bon déroulement d'une affaire», a soutenu Nicholas Papas. «Dans le cas d'un meurtre, la victime n'est évidemment jamais présente et l'affaire suit son cours [...] mais lorsqu'il s'agit d'accusation d'agressions sexuelles antérieures et que personne d'autre n'a assisté à ces actes, cela peut réellement avoir un impact sur l'affaire».
Dans les colonnes de The Australian, le procureur de la Couronne est même allé plus loin, sous-entendant que l'audition du cardinal Pell, qui doit avoir lieu le 5 mars 2018 à Melbourne, pourrait être annulée. «Normalement, sans leur présence, on ne peut pas continuer les poursuites... En général, [la mort d'un plaignant] signe la fin des poursuites».
Le décès de Damian Dignan marque un tournant dans cette affaire, mais lui et ses amis ne sont pas les seuls à accuser le cardinal Pell de pédophilie. Le 6 octobre dernier à Melbourne, ils étaient en effet une cinquantaine à avoir témoigné à l'encontre de ce prélat catholique. Le principal intéressé a toujours réfuté ces accusations.