Selon un document officiel révélé par le site Quartz, la Chine chercherait une «sortie ordonnée» de l'exploitation des cryptomonnaies.
L'organe chinois de réglementation des finances sur Internet a publié un avis demandant aux gouvernements locaux de «guider» les opérations de minage des cryptomonnaies, dont la plus célèbre Bitcoin, pour une «sortie ordonnée» de cette activité, selon un document officiel dévoilé par le site Quartz.
S'appuyant sur des sources gouvernementales, Bloomberg et Reuters avaient précédemment indiqué que la Chine prévoyait de limiter l'approvisionnement en électricité des mineurs de Bitcoin. Pékin qui exerce un strict contrôle du Web et des entreprises privées, avait déjà décidé en septembre d'interdire les ICO (Initial Coin Offering, un mode de financement mêlant crowdfunding et crypto-monnaies ndlr) et les échanges de devises.
Prix de l'électricité, utilisation des terres, fiscalité, protection de l'environnement : ce document publié début janvier encourage désormais les autorités locales à user de tous les moyens à leur disposition pour mettre fin au minage du Bitcoin en Chine. Les bureaux locaux sont également sollicités pour fournir des informations sur les installations minières de leur région.
«Actuellement, il existe des entreprises dites «de minage» qui produisent des «monnaies virtuelles», énonce le document. «Ils ont consommé d'énormément de ressources et ont attisé la spéculation sur les «monnaies virtuelles» ».
Le Bitcoin consomme plus d'électricité que le Danemark
Contrairement aux monnaies internationales physiques, telles que l'euro ou le dollar, les Bitcoins ne sont pas générés par des banques centrales mais par des milliers d'ordinateurs, partout dans le monde : une activité appelée «minage». Des entreprises se sont spécialisées dans cette activité qui demande une technologie dotée d'une puissance de calcul considérable.
La Chine représente plus des deux tiers de la puissance mondiale consacrée au minage. Le pays abrite également les principaux fournisseurs de matériel «minier» dans le monde : le groupe chinois Bitmain est considéré comme le leader mondial dans ce secteur.
Face à l'engouement suscité par le Bitcoin, les autorités chinoises s'inquiètent de la spéculation liée au cryptomonnaie qui «a gravement perturbé le système financier». L'interdiction du Bitcoin permettrait à la Chine d'enrayer une fuite de capitaux, qui menace la valeur du yuan.
Pékin accuse également les monnaies virtuelles d'être «l'instrument d'activités criminelles» comme le trafic de drogue et des fraudes financières et s'inquiète des conséquences sur le niveau de ses ressources. Selon les calculs de Libération, la consommation électrique nécessaire au fonctionnement du Bitcoin dépasserait celle d'un pays comme le Danemark.