Daesh se fait un nouvel ennemi. La branche du groupe jihadiste dans la péninsule du Sinaï (Egypte) vient de déclarer la guerre au mouvement palestinien du Hamas, basé à Gaza, dans une récente vidéo qui montre l'exécution d'un homme présenté comme l'un de ses membres.
«Ne rendez jamais les armes. Utilisez des explosifs, des pistolets silencieux, des bombes. Détruisez leurs tribunaux et leurs quartiers généraux», martèle notamment le protagoniste de la vidéo, selon les traductions publiées mercredi par le SITE, un institut américain chargé de surveiller l'activité des sites extrémistes, dont jihadistes. Les images ne sont pas ou plus disponibles en ligne, mais ont été décrites par ses soins.
Le «narrateur» en question appelle tous les musulmans de la bande de Gaza à attaquer non seulement les membres du Hamas, mais aussi les chiites et les chrétiens. La raison ? L'homme évoque la répression, par le Hamas même, des autres groupes militants islamistes situés à Gaza, ainsi que l'échec de n'avoir pas pu éviter la reconnaissance par Donald Trump de Jérusalem comme capitale d'Israël. La vidéo démarre justement sur un extrait du discours du président américain annonçant cette controverse.
Une pierre, deux coups
Le bras-de-fer entre les deux groupes, tous deux officiellement considérés terroristes par l'Union européenne, remonte à plus d'un an, avec le début de la persécution des soutiens de Daesh à Gaza. Mais également, la volonté du Hamas de restaurer le dialogue avec son voisin égyptien – une preuve que le mouvement palestinien «suit les pas de l'Occident mécréant», selon le narrateur.
A la fin de la vidéo, décrit SITE, l'homme désigné comme un sympathisant du Hamas, à genoux et yeux bandés, est finalement exécuté par un assaillant en treillis militaire, présenté comme un ex-membre du mouvement de Gaza repenti.
Selon les spécialistes, l'objectif en filigrane de Daesh consiste à inciter ses sympathisants à frapper Israël qui, en cas d'attaque, rétorquerait en bombardant le Hamas (car tenu par Tel Aviv comme responsable de n'importe quelle agression venant de Gaza). Un affrontement seulement bilatéral qui vaudrait donc une pierre, deux coups pour Daesh.