Le président américain Donald Trump et le leader de la Corée du Nord, Kim Jong-un se sont «chamaillés» cette semaine au sujet de la taille, de l'emplacement et de la puissance de leur «bouton nucléaire». Cependant, pour lancer un missile, il n'existe pas de tel bouton.
L'expression a été régulièrement utilisés par les présidents américains. Pendant la campagne électorale américaine de 2016, Hilary Clinton avait déclaré au sujet de son adversaire, «Trump ne devrait pas avoir son doigt sur le bouton, ou ses mains dans notre économie».
Comme on peut s'y attendre, tout ce qui concerne la dissuasion nucléaire relève d'un haut niveau de secret militaire. L'ordre de lancement repose le plus souvent sur les épaules du chef du gouvernement, il semblerait néanmoins que chaque état nucléarisé possède son propose système, selon un article du New York Times.
Aux États-unis, il est néanmoins certain qu'aucun «bouton nucléaire» n'existe réellement. Pour déclencher une frappe, le président américain aurait plutôt recours à une mallette.
Une mallette et un «biscuit»
Le bagage, surnommé le «nuclear football», accompagne le président Trump dans tous ses déplacements et est transportée par l'un de ses cinq aides de camp qui le suivent partout où il va, représentant chacun une branche des forces armées américaines.
À l'intérieur de la mallette se trouverait tout simplement un mode d'emploi sur la manière de déclencher une frappe nucléaire, doublé d'une liste des lieux où l'une des 900 ogives nucléaires détenues par les États-Unis peuvent être lancées. On y trouve également un émetteur radio et des codes d'authentification.
Pour autoriser le lancement d'une attaque nucléaire, le président doit avant tout certifier son identité en fournissant le code qu'il est supposé avoir sur lui quoi qu'il arrive. Ce code, très souvent décrit sous la forme d'une carte format poche, est surnommé «le biscuit». Le président américain n'a besoin d'aucune autre autorisation, que ce soit de l'armée, ou du Congrès.
Dans son autobiographie, le général Hugh Shelton, membre de l'administration de la Maison blanche sous Bill Clinton, raconte que le 42e président des États-Unis aurait égaré le fameux biscuit pendant plusieurs mois sans en informer quiconque.
«Un bouton nucléaire sur mon bureau»
«Ce n'est pas une simple menace mais une réalité que je dispose d'un bouton nucléaire sur mon bureau», déclarait Kim Jong-un dans son adresse du Nouvel An diffusée lundi. «Le territoire des Etats-Unis est à la portée de nos frappes ».
Le mystère autour du programme nucléaire de la Corée du Nord ne permet pas de vérifier l'existence d'un tel bouton. Néanmoins, le leader nord-coréen reste un souverain incontesté dans un pays isolé du reste du monde : toute décision d'initier une attaque doit sans doute résider entre ses mains.
En France, une mallette noire suit également le président dans tous ses déplacements. Pas de bouton non plus ici : le brief-case contiendrait simplement un système de communication sécurisé, permettant de joindre le Président où qu’il se trouve. Un dispositif permettant néanmoins «d'assurer une continuité permanente avec l'arme nucléaire».