Alors qu’il avait refusé de plaider coupable, le militant des droits de l’homme Wu Gan a été condamné, ce mardi 26 décembre, à huit ans de détention par un tribunal de la ville de Tianjin, dans le nord de la Chine, pour tentative de «subversion».
L’homme avait été arrêté en mai 2015 alors qu’il travaillait pour un cabinet d’avocats de Pékin. Il s’était auto-attribué le surnom peu flatteur de «Boucher super-vulgaire», après avoir pris fait et cause pour une femme qui avait tué à coups de couteau son violeur, un cadre du Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir.
Le fait de s’attaquer sans prendre de gants, sur le Web, à des cadres du régime, n’a pas penché en sa faveur. En «montant des incidents en épingle», le «Boucher super-vulgaire» a «attaqué le système national qui est le fondement de l’autorité de l’Etat et de la Constitution», selon le verdict mis en ligne.
Un exemple
Mais selon un de ses avocats, Yan Xin, les autorités ont surtout voulu faire un exemple. «Il est manifeste qu’il a été condamné sévèrement parce qu’il a refusé de plaider coupable. Les autorités ont usé de nombreux moyens de pression» pour tenter de le convaincre, a rapporté l'avocat à l’Agence France-Presse. « Je pense que la cour lui a donné huit ans pour faire de lui un exemple et que les autres militants disent qu’ils sont coupables lorsqu’ils sont accusés de crimes contre l’Etat.»
La sentence semble la plus lourde infligée à des dissidents en Chine depuis juin 2016, lorsque deux membres du Parti démocratique chinois, Lu Gengsong et Chen Shuqing, avaient été condamnés respectivement à onze et dix ans et demi de prison.