La famille de Sophie Pétronin, l'otage française enlevée au Mali il y a tout juste un an, se dit aujourd'hui «démunie», faute d'avancées concrètes ou d'informations récentes sur son sort, et souhaite que «les choses accélèrent».
«Aujourd'hui, pour tout vous dire, on n'a pas d'avancée, pas non plus de preuve de vie. La seule trace de vie qu'on ait eue, c'est cette vidéo du 1er juillet», a déclaré lundi à l'AFP l'un des neveux de Sophie Pétronin, Lionel Granouillac, qui vit en Gironde.
A la tête d'une association d'aide aux orphelins, la septuagénaire a été enlevée le 24 décembre 2016 par des hommes armés, à Gao, dans le nord du Mali. Aucun groupe n'avait revendiqué le rapt jusqu'à ce qu'en juillet la principale alliance jihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda, diffuse une vidéo montrant six étrangers enlevés au Mali et au Burkina Faso entre 2011 et 2017, dont Sophie Pétronin.
Depuis, insiste M. Granouillac, il n'y a pas eu d'avancée, pas de trace de vie. Or «cela fait un an à Noël. Elle a 72 ans, sa santé est un gros point d'interrogation, donc des messages ont été passés (au gouvernement français) disant qu'il fallait peut-être accélérer les choses». La famille est en contact régulier avec le gouvernement, convient-il, et a été reçue fin novembre par le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian. «C'était chaleureux, mais en ressortant on n'avait pas d'avancée majeure, ni sur la localisation, ni sur de possibles contacts avec les ravisseurs», regrette M. Granouillac.
Ne pas oublier
«On est dans une situation ambiguë, on ne peut pas exclure le gouvernement, on ne peut pas exclure qu'il travaille, ce qu'on attend maintenant c'est les résultats», résume-t-il. L'objectif numéro un de la famille, qui se «serre les coudes», c'est «qu'on ne l'oublie pas», grâce notamment au comité de soutien www.liberons-sophie.fr.
Le fils de Sophie Pétronin, Sébastien Chadaud-Pétronin, qui s'est rendu au Mali fin novembre avec des personnels du Quai d'Orsay, se montre plus sévère avec les autorités françaises. «Aucune tentative de rapprochement ou de dialogue avec les ravisseurs n'a été réalisée», déplore-t-il lundi sur la radio France Bleu Drôme-Ardèche, région où il habite. "Ils ont pris la décision de ne pas intervenir, c'est clair, le gouvernement a abandonné ma mère».
«J'ai dépassé le stade de la colère, je suis dans l'action», explique-t-il. «Je compte y retourner bientôt, je ne peux pas enlever à ma mère le seul espoir de s'en sortir, même s'il est très faible». Selon Lionel Granouillac, son cousin Sébastien doit repartir jeudi dans le Sahel. Sollicité par l'AFP, le Quai d'Orsay n'était pas joignable lundi.