Le chef des conservateurs autrichiens Sebastian Kurz et son partenaire du Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ) Heinz-Christian Strache ont présenté samedi matin leur accord de gouvernement au président de la République, et devaient en dévoiler les détails plus tard dans la journée.
MM. Kurz et Strache ont rencontré le chef de l'Etat, Alexander van der Bellen, lors d'une courte entrevue au palais de la Hofburg, avant de rejoindre les assemblées des leurs partis respectifs, qui doivent à leur tour valider l'accord.
Vainqueur des élections législatives du 15 octobre, M. Kurz avait engagé neuf jours plus tard des pourparlers exclusifs avec M. Strache.
A la suite de la cérémonie d'investiture prévue lundi, le nouveau chancelier, Sebastian Kurz, sera à 31 ans plus jeune dirigeant en exercice au monde, tandis que le FPÖ signera son retour au pouvoir près de 18 ans après y avoir été appelé par le conservateur Wolfgang Schüssel début 2000.
Contrairement à cette époque, le parti d'extrême droite devrait cette fois décrocher trois ministères régaliens dont l'Intérieur et les Affaires étrangères, deux porte-feuilles qui lui avaient échappé lors de sa précédente expérience gouvernementale. M. Strache héritera de la vice-chancellerie.
Les deux dirigeants doivent détailler la composition de leur gouvernement et les principaux points de leur programme au courant de l'après-midi.
Alléger la pression fiscale et renforcer la sécurité
«Nous voulons alléger la pression fiscale, nous voulons renforcer notre économie, ce qui améliorera notre système social», a assuré M. Kurz vendredi soir, soulignant qu'«en premier lieu, nous voulons améliorer la sécurité dans notre pays, y compris en combattant l'immigration illégale».
Il s'est par ailleurs porté garant du fait que son gouvernement conservera «une forte orientation européenne», malgré le scepticisme traditionnellement affiché par le FPÖ dans ce domaine.
Chef de la diplomatie autrichienne depuis 2013, M. Kurz se flatte d'être un des principaux artisans de la fermeture aux migrants de la route des Balkans en 2016 et s'était rapproché pendant sa campagne électorale des thématiques du FPÖ, notamment sur l'immigration.
En 2000, l'entrée du FPÖ au gouvernement avait provoqué des sanctions européennes, un scénario jugé cependant très improbable aujourd'hui, dans un contexte général de montée des partis populistes et antimigrants, tandis que M. Strache, 48 ans, a veillé à lisser l'image de sa formation.
Des manifestations contre l'extrême droite sont toutefois prévues lundi en marge de la cérémonie d'investiture du nouveau gouvernement.