Renforcer la mobilisation internationale. C'est le leitmotiv d'Emmanuel Macron, six mois après la création de la force G5 Sahel, pour lutter contre les groupes jihadistes de la région. Le locataire de l'Elysée va accueillir ce mercredi 13 décembre à la Celle-Saint-Cloud, près de Paris, Angela Merkel et les cinq chefs d'Etat du Mali, du Niger, du Burkina Faso, de la Mauritanie et du Tchad.
Quels sont les objectifs de cette rencontre ?
Il s'agit très concrètement de mettre sur pied une force de 5.000 hommes d'ici le printemps 2018, afin de reconquérir les zones frontalières où les groupes jihadistes ont peu à peu pris le pas sur les Etats.
Cette rencontre parisienne possède un volet militaire, celui d'accélérer le déploiement de la force, qui s'ajoute à l'opération française Barkhane dans le Sahel et à Minusma, la mission de l'ONU au Mali, mais aussi politique. Le G5 vise à redonner de la vigueur au processus de paix au Mali, qui «progresse peu», selon l'Elysée.
La rencontre intervient cinq jours après une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée le 8 décembre à l'unanimité autorisant les Casques bleux à apporter un soutien logistique et opérationnel au G5 Sahel (évacuation médicale, ravitaillement en rations alimentaires...)
Pourquoi la situation est-elle urgente ?
Les Nations Unies ont redit la semaine passée combien la situation était critique dans le Sahel et constituait «une menace à la paix et à la sécurité internationales». De la même manière, Emmanuel Macron a récemment estimé que la mise en place du G5 Sahel «n'avançait pas assez vite».
Les terroristes continuent en effet d'enregistrer des victoires militaires significatives, au Niger notamment, où quatre soldats américains ont péri le 4 octobre et où douze gendarmes nigériens ont été tués le 21 octobre.
Mais plus globalement, c'est bien toute la région du Sahel qui est frappée par la menace terroriste. Ce territoire aussi vaste que l'Europe est en effet devenu une base pour les groupes extrémistes, depuis que la Libye a sombré dans le chaos en 2011 et que des forces jihadistes liées à al-Qaida se sont emparées du nord du Mali en 2012.
Pourquoi Macron prend-t-il les rênes de cette coalition ?
«L'Afrique est un continent d'avenir, nous ne pouvons le laisser seul», avait ainsi tenu à rappeler Emmanuel Macron lors de son discours aux ambassadeurs à Paris fin août.
Le président de la République avait ainsi établi la lutte contre le terrorisme contre sa priorité numéro 1. «Daesh est notre ennnemi», avait-il ainsi martelé.
D'où, d'après lui, la «priorité vitale» à agir et assurer la stabilisation non seulement en Syrie et en Irak, mais aussi au Sahel et en Libye.
Et puis, surtout, Emmanuel Macron s'inscrit dans la continuité de son prédécesseur François Hollande, et entend notamment compléter l'action militaire d'une stratégie pérenne d'aide au développement. Douze milliards d'euros seront à ce titre alloués chaque année par la France au continent à partir de 2020.
Quant au G5 Sahel, l'Elysée dit qu'un nouveau sommet sera a priori organisé à Bruxelles au mois de février 2018 «réunissant tous les partenaires qui souhaitent s'engager».