Une véritable hécatombe. Ces derniers jours, en Norvège, une centaine de rennes ont été tués dans des collisions avec des trains de marchandises. Un massacre lié à la transhumance d'hiver, selon la radio norvégienne NRK.
C’est samedi en fin d’après-midi, à Kvalfors (Norvège) que la majorité des animaux a été tuée. Ce jour-là, près de soixante-cinq rennes ont trouvé la mort sur les voies ferrées. L’un d’eux serait même resté accroché à la locomotive jusqu’à la gare suivante.
Quelques jours plus tôt, au même endroit, la même scène s’était produite deux jours de suite : vingt-six rennes tués le mercredi et quinze le lendemain.
«Je suis tellement en colère que j'en ai le vertige», a déclaré le propriétaire du dernier troupeau décimé, Ole Henrik Kappfjell, à la radio. «C'est une tragédie animale insensée. C'est un cauchemar psychologique que nous vivons aujourd'hui», a-t-il ajouté.
«Un cauchemar»
La Norvège compte une population de près de 250.000 rennes vivant à l’état semi-domestique. En cette saison, les éleveurs emmènent leurs troupeaux vers les pâturages d’hiver. Un voyage périlleux en raison des nombreux risques de collisions ou d’accident naturels, notamment des noyades.
Le documentariste John Erling Utsi a eu l’occasion de photographier le charnier. Ses photos montrent des animaux désarticulés, éparpillés sur une neige tâchée de sang. Certains rennes, gravement blessés, ont dû être achevés par balle. «C'était un cauchemar à regarder», a-t-il confié à NRK, cité par l’AFP. «Le pire, c'était les animaux qui n'ont pas été tués dans l'accident. Ils gisaient là, souffrants. C'était un bain de sang sur plusieurs kilomètres», a-t-il ajouté.
Les éleveurs réclament depuis longtemps l’établissement d’un grillage le long des voies, mais le financement se fait toujours attendre. Entre 2013 et 2015, plus de 2.000 rennes ont été tués le long de cette ligne ferroviaire.