Deux actrices anonymes ont porté plainte à Los Angeles, l'une en nom collectif, contre Harvey Weinstein et sa société la Weinstein Company, accusant le producteur déchu de les avoir agressées sexuellement.
Selon l’AFP, la plainte en nom collectif a été déposée mercredi au tribunal fédéral de Los Angeles par une actrice identifiée seulement comme «Jane Doe 1», résidant à Lancaster en Californie. Cette dernière, durant une audition pour «un rôle dans une production de Miramax», la maison de production cofondée par Harvey et son frère Bob Weinstein, puis vendue à Disney, «a été agressée par Weinstein, menacée (...) elle a souffert de détresse émotionnelle et physique et de dommages dans sa capacité à subvenir à ses besoin», affirme le texte.
Le cabinet d'avocats Hagens Berman, qui a déposé la plainte en nom collectif, a invité les victimes présumées du producteur à se joindre aux poursuites. «En prétendant vouloir rencontrer (Jane Doe et les autres plaignantes) pour aider leur carrière ou les embaucher pour des rôles, Weinstein a isolé la plaignante et les autres membres de la plainte pour tenter d'avoir des contacts sexuels non souhaités», allant de l'exhibitionnisme au viol en passant par les attouchements, détaille la plainte. Le texte poursuit : «A tout moment, les plaignantes risquaient de se retrouver ostracisées par Weinstein et des producteurs de films majeurs comme Miramax si elles refusaient ses avances sexuelles ou se plaignaient de son comportement». Des dommages et intérêts ont été réclamés.
Une deuxième plainte déposée
Mardi, une autre plainte déposée à Los Angeles par une autre actrice non identifiée représentée par la célèbre avocate Gloria Allred demandait également des dommages et intérêts non chiffrés et accuse le producteur d'agression sexuelle.
Résidant à Los Angeles, l'actrice poursuit également la Weinstein Company. Elle déclare avoir rencontré pour la première fois le producteur déchu en 2011, durant une soirée à l'hôtel Château Marmont où il aurait proposé de «l'aider dans sa carrière et demandé son numéro de téléphone». Par la suite, Weinstein aurait invité la comédienne à diverses soirées et aurait maintenu «une communication régulière» avec elle. Il l’aurait ensuite invitée fin 2015 au luxueux hôtel Montage à Beverly Hills pour discuter d'un éventuel rôle dans la série de Netflix «Marco Polo».
Dans sa chambre, Harvey Weinstein aurait forcé l’actrice à le regarder se masturber en la tenant de force d'un poignet. Par la suite, au printemps de l’année passée, le producteur l'aurait ensuite recontactée comme si rien ne s'était passé, lui donnant donnant l'impression qu'elle allait jouer dans la série télé, et l'invitant une fois encore à le rencontrer à l'hôtel Montage.
Lors de cette nouvelle rencontre, il serait absenté un moment, puis serait revenu en peignoir. Alors que l'actrice aurait affirmé ne rien vouloir de sexuel avec lui, il l'aurait attirée de force dans la chambre où il aurait usé de sa «force et son poids massif pour» la violer.
Plusieurs enquêtes en cours
Des enquêtes sont également en cours à Londres, New York et Los Angeles sur de multiples accusations de viol contre M. Weinstein, qui a été limogé de sa société. L’AFP explique que la police new-yorkaise avait affirmé début novembre disposer de suffisamment d'éléments sur un viol présumé commis en 2010 pour constituer un «vrai dossier», susceptible de mener une interpellation, en référence aux accusations de l'actrice new-yorkaise Paz de la Huerta.
Le producteur est accusé par plus de 100 femmes de les avoir harcelées, agressées sexuellement ou violées, notamment des vedettes comme Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow, Asia Argento ou Rose McGowan.
Depuis la parution des premières accusations dans le New York Times et le New Yorker début octobre, Harvey Weinstein maintient que toutes ces relations étaient consenties.