Au Kenya, des petits malins ont décidé de prendre à bras-le-corps le problème des bouteilles en plastique qui dénaturent l'archipel de Lamu.
Et leur solution vaut preuve que le système D n'a de limite que l'imagination : ils donnent une seconde vie à ces déchets en les utilisant pour construire un bateau à voile, rapporte la BBC.
C'est à bord d'une grosse barque à moteur qu'une poignée d'habitants de l'archipel récupère quotidiennement des dizaines de bouteilles en plastique flottant dans la mer, quand celles-ci ne se sont pas déjà échouées sur les plages.
Les récipients sont alors envoyés dans une usine locale, où ils sont transformés en milliers de petits morceaux de plastique, jusqu'à produire un matériau assez compact pour être utilisé.
«On ne coupe pas d'arbres»
«On prend les bouteilles, on les recycle, on sépare les différents types de plastique, on enlève ce qui n'est pas utilisable. Et cela permet alors de construire le tout premier bateau composé à 100 % de plastique», explique un des experts environnementaux en charge du projet, Sam Ngaruiya.
Avant d'ajouter un autre argument écologique : «On ne coupe pas d'arbres. On ne coupe pas les arbres vieux d'au moins 50 ans qui sont nécessaires à la construction de ce type de bateaux.» Un argument tenace, d'autant que le marché du bois connaît actuellement une pénurie au Kenya.
Bientôt davantage de plastiques que de poissons dans l'océan
Lorsque l'embarcation à voile sera achevée, les responsables espèrent ainsi faire cap sur l'Afrique du Sud. Et ils ont bon espoir qu'elle flotte. Mais le projet nourrit une autre motivation : inciter les Kenyans à davantage recycler.
Car la pollution liée au plastique est un problème de taille au Kenya, dont certaines côtes sont parfois totalement souillées par des étendues de particules plastiques. Mécaniquement, c'est la vie marine qui en prend un coup. Il y aura, d'ici à 2050, davantage de matières plastiques dans les océans que de poissons, selon les chiffres de l'ONU. En tout cas si aucune action drastique n'est prise jusque-là.