Le tribunal du travail de Londres a décidé en appel, ce vendredi 10 novembre, que Uber devait rémunérer ses chauffeurs au salaire minimum et leur offrir des congés.
L’entreprise américaine, qui est également menacée de perdre sa licence dans la capitale anglaise, avait fait appel d’une décision judiciaire datant d’octobre 2016, selon laquelle les quelque 50.000 chauffeurs au Royaume-Uni avaient droit au salaire horaire minimum qui s’élève à 7,50 livres (8,50 euros), et à des congés payés.
Jusqu’à ce jour, les chauffeurs étaient payés à la course, et en tant que travailleurs indépendants, ils choisissaient eux-mêmes leurs horaires et lieux de travail.
Un recours envisagé par Uber
«La raison principale pour laquelle les chauffeurs utilisent Uber est parce qu'ils apprécient la liberté de choisir si, quand et où ils conduisent, et donc nous avons l'intention de faire un recours», a déclaré dans un communiqué Tom Elvidge, directeur général d'Uber au Royaume-Uni. La compagnie dispose de quatorze jours pour déposer ce recours.
Yassen Aslam, l’un des deux plaignants qui s’est lancé dans cette bataille juridique en 2014, s’est cependant dit confiant quant à l’issue de ce procès. «Nous continuerons à gagner. J'ai confiance, nous sommes du bon côté de la loi» a-t-il affirmé.
«Uber ne peut continuer à faire fi de la loi britannique en toute impunité et à priver les gens de leurs droits au salaire minimum», a ajouté l'autre plaignant, James Farrar, dans un communiqué.
Les deux chauffeurs sont soutenus par le syndicat des travailleurs indépendants de Grande-Bretagne (IWGB). Le secrétaire général de ce syndicat, Jason Moyer-Lee, a estimé dans un communiqué que «la victoire d'aujourd'hui est une preuve supplémentaire, s'il en fallait encore une, que la loi est claire et que ces entreprises choisissent simplement de priver les travailleurs de leurs droits. Ces entreprises se moquent du droit du travail».
Les avocats des plaignants, Mes Rachel Mathieson et Paul Jennings, ont salué cette «décision historique dans un contexte de marché du travail en évolution», ajoutant qu’ils espéraient désormais voir «des dizaines de milliers de chauffeurs […] faire valoir leurs droits».