Près de 2.891 dossiers secrets ont été mis en ligne sur le site des Archives nationales américaines, vendredi 27 octobre. Ils renferment des centaines de documents encore jamais publiés dont certains remontent à 1962, avant même la mort de John F. Kennedy.
Bien que l'intégralité des archives n'a pas été publiée pour des raisons de «sécurité nationale», ce qui retient l'attention parmi les 2.891 documents est une note du directeur du FBI J. Edgar Hoover sur le meurtre de Lee Harvey Oswald, l'auteur de l'assassinat du président américain, datée du 24 novembre 1964 - d'après les premières constatations du journal The Guardian.
Dans cette note, le directeur du bureau fédéral d'investigation met en garde la police de Dallas, en charge de l'interrogatoire d'Oswald, des menaces de mort qui pèsent sur sa personne. Une note restée sans réponse.
Rejouer l'histoire
«Nous avions averti le chef de la police et il nous a assuré qu'Oswald bénéficierait d'une protection suffisante. Ce matin, nous avons de nouveau appelé le chef de la police pour l'avertir de la possibilité d'une attaque contre Oswald, et encore une fois, il nous a assuré qu'une protection adéquate lui serait accordée. Cependant, cela n'a pas été fait.», note J. Edgar. Hoover.
Puis quelques heures après son appel, Lee Harvey Oswald était assassiné à son tour à 11h21 par Jack Ruby dans les garages de la police de Dallas, en direct devant des millions de téléspectateurs alors que la police s'apprêtait à le transférer vers la police du comté. Et la culpabilité d'Oswald dans le meurtre du président Kennedy ne sera jamais judiciairement tranchée. Ce que craignait également J. Edgar Hoover.
Dans cette même note, le directeur emblématique du FBI craignait que les théoriciens de la conspiration n'acceptent qu'Oswald ne soit le véritable tireur. «Ce qui m'inquiète, et c'est aussi le cas de M. Katzenbach, c'est que quelque chose soit publié sans que nous puissions convaincre le public qu'Oswald est le véritable assassin», écrit Hoover.
Ainsi, on apprend que le FBI a envoyé un agent sur le lit de mort d'Oswald dans l'espoir de recueillir une dernière confession. En vain.
D'ailleurs, les derniers déplacements d'Oswald pourraient susciter des théories conspirationnistes selon Hoover. En effet, le tireur avait visité Mexico, appelé l'ambassade cubaine et envoyé une lettre à l'ambassade soviétique afin d'obtenir un visa.
Pas de révélations majeures
Parmi les 5 millions de pages libérés, des notes révèlent que certains responsables soviétiques craignaient également une conspiration derrière l'assassinat de Kennedy. Une conspiration peut-être organisée par la droite voire le successeur de JFK, Lyndon Johnson.
Ils craignaient aussi une guerre nucléaire. «Notre source a ajouté que les responsables soviétiques craignaient que sans leadership, un général irresponsable lance un missile sur l'Union soviétique», est-il écrit sur la note.
Il ne faut cependant pas attendre des «JFK Papers» des révélations majeurs. La plupart des documents a déjà été épluché par des historiens et chercheurs universitaires sans rien révéler d'accablant.
Si vous souhaitez à votre tour vous plonger dans ces archives : voici le lien de référencement des documents.