Ce dimanche, les habitants de deux régions d'Italie sont appelés à se rendre aux urnes. Il s'agit de la Lombardie et de la Vénétie, au nord du pays.
S'il est difficile de ne pas penser au référendum catalan et au conflit qui oppose Carles Puigdemont au Premier ministre du pays Mariano Rajoy, le scrutin qui s'ouvre aujourd'hui en Italie n'aura toutefois pas la même portée.
En effet, l'enjeu pour les deux régions du nord de l'Italie n'est pas l'indépendance. Sans compter que, contrairement à son voisin ibérique, le pays ne fait qu'appliquer les règles de sa Constitution en organisant ce référendum consultatif.
Pour les deux territoires transalpins, il s'agit en réalité d'obtenir davantage d'autonomie notamment sur le plan fiscal. En effet, les deux régions générent à elles-seules 30% du PIB italien. Elles versent également 75 milliards d'euros par an de recettes fiscales à l'Etat.
Plus d'autonomie budgétaire
Une somme colossale dont les présidents des régions Lombardie, Roberto Maroni, et Vénétie, Luca Zaia, membres de la Ligue du Nord (extrême droite), entendent réclamer la moitié à Rome si les électeurs sont assez nombreux à voter oui.
Ils estiment en effet que cet argent est mal utilisé par l'Etat et pourrait l'être de manière beaucoup plus efficace, y compris via des partenariats entre régions. Les partisans de l'autonomie souhaient aussi obtenir des compétences supplémentaires dans les infrastructures, la santé ou encore l'éducation, et même des pouvoirs réservés à l'Etat en matière de sécurité et d'immigration, thèmes chers à la Ligue mais qui nécessiteraient une modification de la Constitution.
L'enjeu des législatives
À six mois des élections législatives, il s'agit d'un scrutin test pour la Ligue du Nord. Porté par le parti d'extrême droite italien, le scrutin est également soutenu par le parti Forza Italia de Silvio Berlusconi (centre-droit), le Mouvement Cinq étoiles (populiste) et plusieurs syndicats et organisations patronales.
Côté opposition en revanche, plusieurs formations de gauche dénoncent le coût prohibitif de l'organisation de ce referendum. Le Parti communiste appelle à l'abstention, qualifiant ce scrutin de «farce» et de «gaspillage d'argent public». Selon l'AFP, la Vénétie devrait payer 14 millions d'euros alors que la facture se rapprocherait plutôt des 50 millions d'euros dans la région voisine.
Or l'argument financier semble freiner les électeurs de la Ligue du Nord eux-mêmes. D'après une enquête relayée par Marianne au début du mois, quatre électeurs sur dix du parti d'extrême droite émettraient des doutes quant à la légitimité du scrutin, notamment en raison de son coût.