Le roi d'Espagne Felipe VI a dénoncé vendredi une «tentative inacceptable de sécession», en référence à la Catalogne, qualifiée de «partie essentielle de l'Espagne du XXIe siècle», en pleine fièvre indépendantiste.
«L'Espagne doit faire face à une tentative inacceptable de sécession d'une partie de son territoire national et elle y fera face avec ses institutions démocratiques légitimes, dans le respect de notre Constitution», a déclaré le roi qui s'exprimait à l'occasion de la remise à l'Union européenne du prix Princesse des Asturies à Oviedo (nord-ouest).
Le monarque, qui n'avait jamais jusque là évoqué directement une tentative de «sécession», s'est ensuite lancé dans un plaidoyer vibrant sur la construction de la démocratie en Espagne, après la mort du dictateur Francisco Franco (1939-1975).
L'Espagne, a-t-il dit, est un pays dans lequel «tous les citoyens (...) ont eu l'opportunité de trouver leur place dans la paix et la liberté, sans crainte ni peur de l'arbitraire, éloignés de la rancune et des ruptures». «Nous ne voulons pas renoncer à ce que nous avons construit ensemble», a-t-il encore déclaré lors de ce discours empreint d'émotion en présence du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, du président du Conseil européen Donald Tusk et du président du parlement européen, Antonio Tajani.
«L'Espagne du XXIe siècle, dont la Catalogne est et restera une partie essentielle, doit constituer une somme loyale et solidaire d'efforts, de sentiments, d'affects et de projets», a déclaré Felipe VI, qui règne depuis 2014 et incarne, en tant que chef de l'Etat, l'unité du pays.
Le monarque, qui s'exprime très rarement sur la politique de son pays, a ainsi pris pour la deuxième fois la parole depuis que la crise entre Madrid et les dirigeants séparatistes catalans a éclaté, après l'organisation en Catalogne d'un référendum d'autodétermination interdit, le 1er octobre, que les indépendantistes estiment avoir remporté.