Deux ONG révèlent une pratique qui fait froid dans le dos. En Uruguay et en Argentine, des juments sont saignées et avortées à répétition dans des «fermes à sang».
Le but : récupérer une hormone que les laboratoires pharmaceutiques vont monnayer à prix d'or aux éleveurs d'équidés, notamment français, révélait Libération ce vendredi.
Appelée la «gonadotrophine chorionique équine», elle leur permet ensuite de programmer les naissances des poulains.
Des avortements manuels
Pour récupérer l'hormone en question, des traitements inhumains sont réservés aux animaux. Durant plusieurs mois, les juments engrossées se voient prélever plusieurs litres de sang chaque semaine, parfois une dizaine, dans des conditions sanitaires éprouvantes.
Leur calvaire ne s'arrête pas là. A partir du troisième mois de grossesse, lorsque l'hormone n'est plus sécrétée, les juments sont «avortées» manuellement par les fermiers. Une main enfoncée dans le vagin, le sac contenant le liquide amniotique est percé, et le foetus évacué. L'opération est renouvelée plusieurs fois par an.
Epuisés par des années d'une telle torture, les animaux sont envoyés à l'abattoir et leur viande est acheminée en Europe pour y être consommée.
Une pétition européenne pour mettre fin au commerce de cette hormone a été lancée. Elle a déjà recueilli plus de 1,7 millions de signatures.