Au moins 66 personnes ont été arrêtées lors de la manifestation à Saint- Pétersbourg contre le président Vladimir Poutine, le jour de ses 65 ans et à cinq mois de la présidentielle.
Ces nouvelles interpellations portent à 235 le nombre d'arrestations constatées au total en Russie, a indiqué Artiom Platov, porte-parole de l'ONG OVD-Info. Des témoins interrogés sur place par l'AFP ont évoqué des interpellations musclées avec des personnes en sang.
Avant le défilé prévu dans la soirée à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), où est né M. Poutine, des rassemblements ont eu lieu dans environ 80 villes à l'appel du charismatique opposant de 41 ans connu pour ses blogs anticorruption, donnant lieu à des dizaines d'arrestations en province selon OVD-Info.
A Moscou, plus d'un millier de personnes, surtout des jeunes, étaient présentes sur la place Pouchkine et la rue Tverskaïa, au centre la capitale, malgré l'interdiction opposée par les autorités, ont constaté des journalistes de l'AFP. Ils scandaient «Bon anniversaire!» ou «Poutine, honte de la Russie». «Je veux stopper les agissements de Poutine», a déclaré à l'AFP une manifestante de Moscou, Maria Antonienko, une étudiante de 18 ans. «Je veux faire de la Russie un pays européen. Je veux vivre libre. Je ne veux pas d'un régime asiatique ou à la nord-coréenne».
La police a fait état de 700 manifestants. D'importantes mesures de sécurité avaient été déployées et les forces antiémeutes ont bloqué le passage sur la rue Tverskaïa, large avenue qui débouche sur le Kremlin. «Je n'ai pas peur d'être arrêté: s'ils m'arrêtent, je suis prêt à passer plusieurs nuits en prison pour ce que je pense être juste», a assuré à l'AFP Vladimir Nemykh, étudiant de 18 ans.
Navalny probablement pas candidat à la présidentielle
«Je ne pouvais pas ne pas venir», a expliqué à l'AFP Orest Tchertchessov, 43 ans, qui avait été interpellé lors d'une manifestation au printemps. «Je ne soutiens pas Navalny mais je suis ici car je pense qu'il a le droit d'être candidat aux élections». Bien qu'il se soit imposé ces derniers mois comme l'opposant numéro un au Kremlin en faisant descendre des dizaines de milliers de jeunes dans la rue, Alexeï Navalny a peu de chance de pouvoir se présenter.La commission électorale centrale a prévenu en juin qu'une précédente condamnation de justice pour détournement de fonds le rendait inapte pour la présidentielle.
Vladimir Poutine, au pouvoir en Russie depuis fin 1999, ne s'est officiellement pas encore déclaré candidat pour ce scrutin, même si personne ne doute vraiment dans le pays qu'il sera candidat à sa succession.